Violence éducative ordinaire

La position prise par la Défenseure des enfants, le 4 février dernier, doit être soulignée et applaudie. « Les châtiments corporels et l'humiliation demeurent des pratiques encore trop souvent tolérées, et il serait temps d'inscrire dans la loi la prohibition de toute violence et châtiments corporels au sein de la famille, de l'école et des établissements accueillant des enfants » écrit Dominique Versini, dans son rapport sur l’application en France de la Convention internationale des droits de l’enfant. Le Comité des droits de l'enfant de l'ONU avait fait cette demande, en 2004. Un appel lancé, en février 2007, par 116 associations françaises, en avait fait de même. « Une claque, ça n’a jamais fait de mal à personne » prétendent les uns, « les raclées que j’ai reçues de mon père étaient bien méritées » affirment les autres. Pourquoi remettre en cause ce droit de correction courant légitimé par 84% des parents (SOFRES 1999) ? Une étude réalisée auprès de 406 « justes parmi les nations », qui ont exposé leur vie et celle de leurs proches pour sauver des juifs pendant l’occupation nazie, a pu établir qu’ils avaient bénéficié de relations familiales faites d’affection et de confiance et qu’ils avaient reçu une éducation non autoritaire et non agressive qui leur avait transmis des valeurs altruistes. Tout le contraire du dressage emprunt de violence et de brutalité subi par les jeunes allemands qui constituèrent l’armée allemande. 

 

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°917 ■ 19/02/2009