Bonnes vacances... surtout à ceux qui ne partent pas

Voilà venu le temps de la détente. Pour vous, ce sera la mer, la montagne ou la campagne ? En village vacances, en camping, à l’hôtel ou dans la maison de famille ? Le lecteur s’en doute : il n’y a pas de raison que ce dernier billet d’humeur de la saison ne lui laisse pas ce goût doux-amer auquel il est à présent habitué. Allez, encore une petite gorgée de fiel, pour la route. Ils sont 3 millions d’enfants à ne jamais partir en vacances, restant au pied de leur tour : 46,7% pour des raisons financières, 18% par choix. Pendant longtemps, les séjours en colonie ont été l’occasion d’offrir dépaysement et aventure collective à celles et ceux qui ne connaissaient que l’horizon de leur quartier. Qui a vu un jour le regard d’un enfant découvrant,  pour la première fois de sa vie la mer, ne l’oubliera jamais. Cela risque d’être de moins en moins le cas. 39% des enfants des ménages gagnant moins de 27.000 € par an les fréquentaient en 2004 contre 55% en 1999. Quant aux enfants de ménages gagnant plus de 27.000 € par an, la proportion à s’y rendre est passée sur la même période de 45% à 61%. C’est ce qu’on appelle l’ascenseur social. Sauf qu’il monte pour les uns et descend pour les autres ! Certaines municipalités concèdent des efforts importants pour faire partir les enfants issus de milieux moins favorisés. Difficile, quand les aides de la CAF baissent (de 15 à 6%), alors que le coût des séjours monte. Bonnes vacances, quand même !

 

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°936 ■ 02/07/2009