Abus de pouvoir ou famille abusive?

La presse locale s’en fait l’écho : un enfant de 5 ans a brutalement été retiré de sa famille d’accueil à Sorèze, dans le Tarn. Un scénario classique : l’Aide sociale à l’enfance prend une décision de fin de prise en charge, mais se retranche derrière le secret professionnel, pour ne pas avoir à étaler l’histoire de cet enfant, ni d’avoir à se justifier devant l’opinion publique de décisions qui relèvent de réunions de synthèses pluridisciplinaires et non de débats du café du commerce du coin. Deux hypothèses toutefois. Soit, cette famille d’accueil a adopté un comportement peu respectueux de l’intérêt de l’enfant, décidant d’agir unilatéralement, sans tenir compte des orientations décidées collectivement. Soit, l’administration reproduit de vieilles habitudes dignes de l’ancienne DASS consistant à déplacer les enfants à sa guise comme s’ils n’étaient que des ballots de linge sale. Nous ne saurons jamais le fin mot de l’histoire, ne disposant que du seul récit de la famille d’accueil forcément partial. Il n’en reste pas moins qu’il arrive parfois que la protection de l’enfance se fourvoie dans des enjeux de pouvoir, depuis l’intervenant de base (qu’il soit travailleur sociale ou assistant familial) jusqu’aux Directeurs de service. Préséance, lutte d’influence, défense de ses prérogatives ou de son pré carré. La vanité et la présomption n’épargnent pas le social. Mais, c’est toujours l’enfant qui est la première victime à en faire les frais.

 

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°947 ■ 29/10/2009