Pauvres patrons

En ce 1er  janvier 2010, entre en vigueur la taxe de 1.500 fois le SMIC horaire, pour toute entreprise de plus de 20 salariés n’atteignant pas le quota des 6% de travailleurs handicapés. Seules 12% des entreprises françaises respecte cette exigence, le taux d’emploi de cette catégorie de personnel atteignant péniblement 3,4%. Et la CGPME de lancer une pétition demandant au gouvernement de suspendre une taxe qui vient fragiliser les entreprises et d’en appeler à l’incitation plus qu’à la sanction. Pôôôôvres patrons, victimes d’un Etat providence fossoyeur de l’initiative privée. Un changement de lunette serait peut-être nécessaire. Car ces taxes qui sont collectées par l’Association de Gestion du Fonds pour l'Insertion professionnelle des Personnes Handicapées sont largement redistribuées aux entreprises recrutant un travailleur handicapé (prime à l’embauche, adaptation du poste de travail, formation complémentaire, diagnostics …). Ainsi, en 2007, 250.000 actions et 65.000 aides financières ont représenté 465,2 millions €, auxquels est venu se rajouter un plan de trois ans (2008-2010) doté de 455 millions € supplémentaires alimentés par les ressources nouvelles. L’aide accordée à l’employeur d’un apprenti reconnu travailleur handicapé se monte à 5.100 €, pour chaque année de formation. Soit, plus que le montant du salaire versé ! Décidément, les patrons sont vraiment à plaindre. Qu’attend-on pour lancer une souscription nationale pour les aider financièrement ?

 

Paru dans LIEN SOCIAL ■ n°955 ■ 07/01/2010