Coup de tonnerre dans le Landerneau

Un Président de Conseil général requérant la force publique, pour faire exécuter une décision judiciaire de retrait d'enfant, c'est une pratique qui n'a rien d'extraordinaire. Ce qui l'est bien plus, c'est un maire mettant son propre véhicule en travers du chemin des fonctionnaires de l'aide sociale à l'enfance. Ce sont des parents d'élèves se mobilisant pour empêcher les services sociaux de s'approcher des enfants. C'est une manifestation de soutien forte de 250 personnes (dans une ville de 9.000 habitants). Que se passe-t-il donc à Gouvieux, dans l'Oise ? En novembre 2009, l'ASE décide de retirer deux enfants d'une famille d'accueil pour les placer en foyer. Anne-Charlotte et son petit frère émilien (12 et 7 ans) vivent heureux chez Monsieur et Madame Plaza, depuis cinq ans. La décision de retrait est confirmée par le juge des enfants de Compiègne, le 2 décembre. Saisie, la Cour d'appel d'Amiens décide de nommer un expert : un pédopsychiatre a entendu les deux enfants, la famille d'accueil et la mère. Le 7 juillet, elle rendait son jugement, invalidant la décision de première instance considérée comme non-conforme à l'intérêt des enfants qui pourront réintégrer la famille Plaza. S'il devait se vérifier que l'origine de ce retrait était basée sur le refus que cette famille d'accueil " donne trop d'amour », on serait là dans les pires effets délétères d'une idéologie familialiste qui ronge certains de nos services de protection de l'enfance.

 

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°985 ■ 16/09/2010