Feue la patrie des droits de l’homme

2008 : la Cour Européenne des Droits de l'Homme prononce 24 condamnations contre la France. En 2009, ce chiffre a à peine baissé : 20 fois, notre pays a été stigmatisé pour violation de la Convention des droits de l'homme (dont 5 fois pour non respect du droit au procès équitable, 3 fois pour violation de la liberté d’expression et 2 fois pour tortures ou traitements inhumains et dégradants). L’année 2010 est pas mal non plus. Illustration : le 14 octobre dernier, notre pays faisait l’objet d’une condamnation pour sa procédure de garde à vue. Le 4 novembre, c’était au tour de la violence policière d’être fustigée. Un jeune mineur âgé de 16 ans, passé à tabac, en juillet 2001, avait subi 21 jours d’ITT. Condamnation à l’unanimité par la Cour européenne qui déplore que l’adolescent « se trouvait entièrement sous le contrôle des fonctionnaires de police et qu’il était menotté et donc vulnérable » et que les policiers « n’ont pas fait l’objet de sanctions disciplinaires et ont été condamnés à des amendes contraventionnelles modiques, ayant un faible pouvoir dissuasif ». Ces coups de boutoirs reçus successivement porteraient-ils leurs fruits ? Après Caen et Rouen, c’est cette fois-ci le tribunal administratif de Nantes qui vient de condamner l’État français à indemniser des détenus pour leur avoir imposé des conditions indignes de détention. Qu’il est loin ce temps où la France pouvait s’enorgueillir d’être « la patrie des droits de l’homme » !  

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°995 ■ 25/11/2010