Cela va sans dire, mais c’est encore mieux en le disant !

En 1984, il fut condamné à dix ans de prison, après avoir violé six garçons et une petite fille, dans un foyer pour enfants en difficulté. Reconverti dans l’animation, il était devenu Directeur adjoint dans un centre de vacances, à Saint-Lunaire, près de Dinard. Il y agressa un garçon de 10 ans, en juillet 1990. En 1997, il fut condamné à 15 ans de réclusion, pour un nouveau viol sur mineur. Il vient d’être à nouveau jugé et condamné, le 16 septembre, à 15 ans, pour le viol de Saint Lunaire, révélé tardivement par sa victime. Nous avons affaire là, à un prédateur particulièrement dangereux, incapable de contrôler ses pulsions. Mais, aussi légitime soit-elle, il faut éviter de se limiter à la seule émotion.  En rappelant, d’abord, que les récidives de pédophiles ne concernent qu’un auteur sur huit : contrairement à ce que l’on imagine, elles sont donc rares. Ensuite, 80 % des agressions sexuelles ont lieu à l’intérieur des familles, potentiellement donc plus dangereuses qu’un centre de vacances. Enfin, le nombre de professionnels auteurs de tels actes reste infime. Les crimes commis par une poignée d’individus se tournant vers des emplois en contact avec des mineurs, afin de mieux assouvir une libido particulièrement malsaine, ne doivent pas venir éclabousser l’honorabilité des millions d’enseignants, d’entraîneurs sportifs, d’éducateurs, d’animateurs qui font excellemment et honorablement leur travail auprès des enfants.

 

Jacques Trémintin – Journal De l’Animation ■ n°123 ■ novembre 2011