Combattre l’arbitraire

L’action des forces de l’ordre, ce sont 2 300 blessés, pendant le mouvement des gilets jaunes. Ce sont aussi ces contrôles au faciès (vingt fois plus fréquents, quand on est noir ou d’origine maghrébine). Ce sont tous ces morts par étouffement ou autre. C’est le racisme qui mine une profession votant à 67 % Le Pen. Mais, ce sont aussi ces gendarmes qui accueillent avec bienveillance la petite victime d’inceste. Ce sont aussi ces policiers parlementant et finissant pas plaquer au sol cette adolescente armée d’un couteau et hurlant son intention de planter la chef de service. C’est aussi cet patrouille appelée à l’aide pour gérer un groupe d’ados mettant à sac son foyer. Et ce sont aussi ces fonctionnaires de police sauvant des citoyens de la noyade ou d’autres sur le point de se suicider. Il y a donc bien deux faces à la même médaille ! Le problème ne tient pas tant dans des dérives qu’il serait bien utopique de prétendre éviter. C’est le refus manifeste de l’autorité politique, de l’administration et de la justice de les identifier, de les reconnaître et de les sanctionner. Trop souvent, il faut des manifestations de rue ou des campagnes de presse pour enfin accélérer des enquêtes qui traînent depuis des mois, voire des années, quand elles ne se terminent pas par des classements sans suite ou des relaxes. Il ne faut pas oublier, comme le font régulièrement les syndicats policiers, que police et gendarmerie constituent le dernier rempart quand la révolte gronde contre l’ordre social néolibéral. Nous continuerons donc à la fois à leur téléphoner en cas de fugue d’un mineur et à dénoncer leurs violences illégitimes.

 

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1283 ■ 10/11/2020