La vie de ma mère

CHERFY Magyd, Éd. Actes Sud, 2024, 270 p.

Mon premier est une plume acérée et ciselée. Mon second est un humour fin et irrésistible. Mon troisième est une saga familiale mouvementée et improbable. Mon tout est ce nouveau récit de Magyd Cherfi. Si la fiction structure ce récit, elle trempe sans aucun doute son inspiration dans l’autobiographie.

On retrouve l’auteur de « ma part de gaulois » dans ce qu’il a de meilleur : sa verve, son auto-dérision, sa lucidité. Certes, il y a de l’ethnologie Kabyle, de la sociologie de la famille, de la

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L’école des bonnes mères

CHAN Jessamine, Éd. Buchet Chastel, 2024, 512 p.

Il y a dans ce roman dystopique un écho à Orwell et à Burgess. Si le « 1984 » du premier décrit un totalitarisme inspiré par le nazisme et le stalinisme, cette « Ecole des bonnes mères » prend ses sources dans une Amérique aux dérives parfois stupéfiantes et dans une protection de l’enfance anglosaxonne aux errements tout aussi hallucinants. Mais l’on retrouve aussi cette banalité du mal de « L’orange mécanique » d’Anthony Burgess, même si cette violence qui colonise en permanence la relation

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Le parent chef de meute. L’autorité aujourd’hui au regard de l’histoire

JUUL Jesper, Éd. Fabert, 2019, 64 p.

Un doute s’est instillé dans le monde de l’éducation sous l’effet du mouvement anti-autoritaire et de la lutte pour l’égalité des femmes : faut-il exercer un leadership à l’égard des enfants ?

Non qu’il faille se montrer nostalgique d’un autoritarisme traditionnel bien peu performant pour répondre au développement ou au bien-être de l’enfant. Il se résumait à vouloir le dresser pour contrer sa nature prétendument asociale, peu coopérative et peu dotée d’empathie.

Mais faut-il en déduire, à l’inverse, que

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Pourquoi les pères travaillent-ils trop?

GIAMPINO Sylviane, Éd Albin Michel, 2019, 280 p.

Trois pères sur dix ne prennent pas leur congé paternel à la naissance de leur enfant. Pour quelles raisons le travail pèse-t-il tant sur les autres sphères de leur vie?

Les discours, les désirs et la sensibilité des hommes ont changé depuis la fin du siècle dernier. Subsiste néanmoins un déséquilibre dans la prise en charge tant de la gestion de la maison que des soins parentaux donnés aux enfants. A l’image de ces 72 % des tâches ménagères encore assurées par les femmes.

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Leurs enfants dans la ville

RIVIERE Clément, P.U.L., 2021, 164 p.

Les standards éducatifs ont évolué : la présence d’un enfant seul est perçue comme un facteur de risque. Le laisser jouer ou se déplacer sans être sous étroite surveillance éveille des soupçons d’une négligence vite stigmatisée. Dans le même temps, les légitimes préoccupations parentales face aux menaces d’accident ou de mauvaises rencontres freinent la prise d’autonomie et la montée en compétences. C’est la gestion de ce paradoxe qu’aborde l’auteur, à partir d’entretiens menés à Paris et Milan. Il est

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ParentalitéS, normes et injonctions

SELLENET Catherine, Éd. L’Harmattan, 2023, 260 p.

S’il est bien un paradigme envahissant, c’est celui de la parentalité. Il était urgent que quelqu’un se mette à déconstruire ce mot-valise. Catherine Sellenet s’y consacre avec la rigueur et le talent qui lui sont propres. Chaque siècle ébauche le portrait du parent parfait et donne des conseils que le suivant s’empresse de remettre en cause. Le XXIème n’y échappe pas. Cette fois-ci, le modèle choisi dresse le tableau d’un enfant de rêve affublé d’un catalogue de besoins supposés et d’un
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Chasseur, cueilleur, parent

DORCLEFF Michaeleen, Éd. Leduc, 2021, 478 p.

L’air du temps est chargé de polémiques opposant les partisans et les détracteurs du « time-out ». Version contemporaine du « coin », que beaucoup d’entre nous ont connu dans leur enfance (du moins pour les plus anciens), ce temps mort imposé aux enfants dans une relation parfois chargée d’électricité est décrié par les tenants de l’éducation positive qui lui préfèrent le dialogue.

Ils revendiquent ce « time-in » qui, en validant et accompagnant les émotions de l’enfant, l’aide à les réguler

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Je voulais juste être libre

GRATIAS Claire, Éd. Le Muscadier, 2019, 212 p.

L’oppression exercée par sa mère abusive était trop forte. L’humiliation répétée était trop odieuse. L’étouffement ressenti était trop insupportable. Manon, pourtant si sérieuse et si studieuse, a fini par s’en est aller. Comme une cocotte-minute qui explose pour avoir été trop longtemps sous pression, l’adolescente s’est enfuie. Elle est partie très loin de cette maison familiale qui l’empêchait tout simplement de vivre. Les témoins se succèdent, chapitre après chapitre, pour donner leur propre

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Les monstres n’existent pas

MILLOT Ondine, Éd. Stock, 2018, 322 p.

Entretenir son jardin relève d’un loisir plaisant. Sauf, peut-être, quand un coup de pioche déterre une bien macabre découverte : un sac poubelle d’où s’échappe une odeur pestilentielle, celle provenant de nourrissons en décomposition. Les nouveaux propriétaires rapidement mis hors de cause, l’enquête mène jusqu’à Dominique Cottrez. Cette aide-soignante, donnant jusque-là toute satisfaction à ses employeurs et particulièrement prévenante envers les personnes âgées qu’elle accompagne, reconnaît rapidement

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Ces parents qu’on soutient. Une protection de l’enfance autre

THOMASSET Jean-Pierre, Ed. érès, 2018, 280 p.

Jean-Pierre Thomasset en est convaincu : il est nécessaire de remettre radicalement en cause notre façon de gérer les placements de mineurs, pour cesser d’en rajouter à la souffrance qui existe déjà.

La protection de l’enfance a d’abord fonctionné sur le discours de la contrainte : sauver l’enfant prétendument perdu, en le coupant de ses racines réputées pathogènes et y substituer un lieu d’accueil forcément plus sain.

Le second discours à être advenu est celui des affects : il a poussé des

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