Communication
Les conspirateurs du silence
MAESO Marylin, Éd. L’Observatoire, 2018, 170 p.
Les média et les réseaux sociaux nous offrent, depuis quelques années, le spectacle d’une lente et douloureuse métamorphose d’un débat qui se mue en polémique agressive. Ces altercations sont à l’échange d’idées ce que le parlement est au champ de bataille, la rhétorique à la tactique militaire et la maîtrise oratoire au tank. Les préjugés se substituent à la rencontre, le procès d’intention au travail exigeant de la pensée et la réaction viscérale à la réflexion. L’invective, l’injure, la
De la gentillesse et du courage
CAROFLIGIO Gianrico, Éd. Les Arènes, 2021,145 p.
Répondre par la violence à une thèse elle-même violente est contre-productif, n’aboutissant qu’à l’exacerbation stérile des échanges. La meilleure façon de réagir ? La gentillesse. Non en usant de civilité, de politesse ou de bonnes manières, mais bien plutôt en faisant preuve de souplesse et de flexibilité. Non pour se dérober au conflit, mais pour l’accepter et éviter d’en faire un moment destructeur, en y intégrant des règles. Non avec l’intention d’éliminer son contradicteur, mais de
Le courage de la nuance
BIRNBAUM Jean, Éd. Seuil, 2021, 140 p.
L’époque est à la polarisation idéologique et à l’argumentation manichéenne : chacun est sommé de rejoindre tel ou tel camp et de prouver de quel bord il est. De féroces prêcheurs préfèrent attiser les haines plutôt que d’éclairer les esprits, le combat se substituant au débat. Face au pamphlet péremptoire, au brouhaha des évidences et aux esprits doctrinaires, Jean Birnbaum le proclame avec force : il n’y a pas plus radical que la nuance, plus courageux que la mesure et plus lucide que de saisir la
Petite philosophie des arguments fallacieux
DE BRABANDERE Luc, Éd. Eyrolles, 2021, 165 p.
Selon Luc de Brabandère, une argumentation est vraisemblable et valide à condition que les concepts utilisés soient clairs et utiles, que les prémisses soient vraies et que la logique du raisonnement s’appuie sur des bases certaines. A l’inverse, les sophismes sont destinés à piéger et non à échanger des idées, à vaincre et non à convaincre, à battre et non à débattre. Ils sont à l’argumentation ce que le mensonge est à l’affirmation. Ils se fondent souvent sur des ambiguïtés entre trois
Injuriez-vous! Du bon usage de l’insulte
FLORY Julienne, Ed. Les empêcheurs de tourner en rond/ La Découverte, 2016, 143 p.
Il existe un langage normalisé et standardisé seul légitime, excluant des gros mots punis par les adultes quand on est enfant et la justice quand on est majeur. Encore faut-il distinguer le registre de l’insulte de celui de l’injure ou du juron. L’insulte est une vexation directe se référant à un lexique bien précis (« crétin », « idiot », « pédé »). L’injure fonctionne par interprétation d’une énonciation indirecte (« nique ta mère », « fis de pute »). Dans
Riposte! Comment répondre à la bêtise ordinaire
MAGNAN Jessie & PILON Alain, Ed. Actes sud Junior, 2014, 45 p.
Il n’y a pas d’âge pour les préjugés. Beaucoup d’enfants répètent les clichés qu’ils ont entendus dans leur entourage ou en créent par eux-mêmes face à ce qu’ils ne comprennent pas. Les auteurs en proposent vingt qu’ils déclinent pour mieux y répondre. Depuis « les filles sont des chochottes », jusqu’à « pour se faire respecter, il faut taper plus fort que les autres », en passant par « les noirs ne sont bons qu’en sport », « les gays sont efféminés » ou encore « les
De l’interdit à la transgression: la place de la sanction dans la relation éducative
Les Cahiers de l’Actif n°468-469, Mai-juin 2015, 253 p.
La transgression peut, d’abord, être ordinaire (expérimenter son pouvoir d’agir, prendre un risque ou affirmer un choix). Elle peut, aussi, être la conséquence d’une mise en échec (induisant l’indiscipline, l’agressivité et la provocation). Mais, elle peut tout autant être compulsive (en réaction avec un contexte immédiat). Quelle qu’elle soit, toute transgression justifie une réponse. Non, dans l’esprit d’une quelconque vengeance, mais avec pour objectif essentiel de responsabiliser
Le courrier électronique dans les pratiques professionnelles en éducation, santé et action sociale: usages et effets
MONCEAU Gilles (sous la direction), Ed. Champ Social, 2013, 191 p.
Le courrier électronique prend une place de plus en plus importante dans les pratiques professionnelles. L’occasion pour Gilles Monceau et les universitaires qu’il a regroupés de proposer un pas de côté à l’égard de ces usages. Côté avantage, on ne peut que constater combien les courriels permettent de synchroniser et de hiérarchiser les différentes temporalités nécessaires au travail. Ils facilitent, tout autant, la gestion de l’absence et de la présence, la sienne comme
L’écriture créative. Démarches pour les empêchés d’écrire et les autres
PERDRIAULT Marguerite, Ed. érès, 2014, 150 p.
L’accès à la littératie ne va pas de soi. L’aptitude à comprendre et à utiliser l’information écrite ne dépend ni d’un don, ni des méthodes de lecture ou des performances scolaire, mais bien plus de l’articulation entre le cognitif et l’affectif et entre le savoir et l’éprouvé. Certes, un rapport littéral à la langue, son seul usage instrumental ou la confusion entre le mot et son référent sont autant de postures freinant l’accès à la métaphore, précieuse clé pour percer le mystère de l’énigme
Précis d’écriture en travail social. Des ateliers d’écriture pour se former aux écrits professionnels
CROGNIER Philippe, ESF éditeur, 2011, 127 p.
Même si elle n’est pas la seule, voilà une publication utile et bienvenue tant pour l’étudiant désireux de s’y retrouver dans les exigences professionnelles en matière d’écrit, que pour le travailleur social déjà en poste souhaitant se rafraîchir la mémoire, voire se perfectionner. D’une facture délibérément didactique, l’ouvrage de Philippe Crognier définit les tenants et aboutissants d’une pratique qui ne se contente pas d’être une simple retranscription de la pensée, mais qui en est tout autant