Calvaire des civils

De tous les temps, la guerre s’en est prise aux populations civiles. Les mœurs guerrières furent longtemps sans pitié : la prise d’une ville par une armée ennemi voyait tous ses habitants passés au fil de l’épée, sans distinction de sexe et d’âge. Moïse, l’un des patriarches commun aux trois religions monothéistes n’ordonna-t-il pas à ses généraux, lors d’une guerre, de massacrer tous les enfants mâles et les femmes, sauf celles qui étaient vierges, que ses soldats pouvaient prendre pour eux (Bible, Nombre, 31 : 17-18) ? Il fallut attendre la Convention de Genève signée en 1949, pour qu’enfin soit prise en compte la protection des civils. Mais la sophistication de plus en plus poussée tant des moyens de destruction, que des méthodes de protection des soldats engagés dans les conflits, a vu se réduire les morts sur les champs de bataille et exploser le nombre des victimes non militaires. C’est le temps des « frappes chirurgicales » et de leurs « dégâts collatéraux ». Les bombardements de l’OTAN sur la Yougoslavie, en 2000 ? 500 victimes civiles. L’intervention américaine en Irak, en 2003 ? 100.000 personnes non directement combattantes décédées. Ce qui vient de se passer dans la bande de Gaza est terrifiant. Sur près de 1.200 morts palestiniens, on compte 65 % de civils, dont 360 enfants (ils sont 1.500 sur les 5.200 blessés). La terreur produite sur les survivants laissera de terribles traumatismes. La folie des hommes ne s’arrêtera-t-elle donc jamais ?

 

Jacques Trémintin – Non publié janvier 2009