La gifle hors la loi ?

En état d’ivresse, cette mère se dispute avec sa fille de 9 ans et, excédée, la gifle. L’enfant s’enfuit du domicile. Une assistante sociale qu’elle croise, par hasard, l’accompagne au commissariat de police. Le parent est interpellé, placé en garde à vue et déféré en comparution immédiate. Cette mère vient d’être condamnée par le Tribunal de Lille à six mois de prison avec sursis, pour violence volontaire. Son enfant a été confié au père. Cette information peut sembler incroyable. Il est difficile de croire que ce coup soit la seule raison de ce verdict. Il est, sans doute, l’aboutissement de tout un enchaînement de comportements. Mais, si c’était le cas, ce serait là une excellente nouvelle. Non, pour cette maman qui a sans doute bien plus besoin d’aide que d’une peine de prison. La bonne nouvelle, ce serait que la violence d’un parent sur un enfant, aussi exécrable que puisse être ce dernier, ne soit plus ni acceptée, ni tolérée. Les petits d’homme sont les seules personnes pour lesquelles, on justifie ou on banalise encore les châtiments corporels. Reprenons les mêmes circonstances et remplaçons cette petite fille par une femme battue par son mari. L’opinion publique applaudirait à la condamnation. Mais, là j’entends certains de mes lecteurs réagir : « si on ne peut plus donner une claque à son enfant, maintenant ! » Et bien non ! On peut sanctionner, priver d’activités, interdire de sortir son enfant, quand celui-ci transgresse, mais pas le frapper.

 

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1007 ■ 24/02/2011