La gauche au pouvoir a parfois été assourdie par les sirènes du néolibéralisme, ne se montrant pas toujours bienveillante pour les plus démunis. Mais, depuis le mois de mai, nombre de décisions ne peuvent qu’être saluées. Ainsi, du blocage des loyers. Ainsi, de l’annonce du lancement à l’automne d’un plan quinquennal contre les exclusions. Ainsi, de la création de 1.500 postes supplémentaires d’aides à la vie scolaire venant se rajouter aux 21.000 existants déjà. Ainsi, des recrutements d’enseignants pour une école exsangue. Ainsi, de la volonté affichée de renoncer à la seule répression en matière de justice. Le gouvernement semble résolu à aller chercher l’argent où il est : contribution exceptionnelle sur la fortune, taxe de 3% sur les dividendes, hausse de la taxation sur les stock options. La TVA réduite pour les restaurateurs (qui représente un manque à gagner de trois milliards) serait dans le collimateur. Tout comme les super profits des cigarettiers qui seraient taxés pour financer des campagnes de prévention et de lutte contre les addictions. Quant aux transmissions financières familiales, elles seront imposées dès 200.000 € (contre 318.650 auparavant)… Nous sommes quelques uns à rêver de payer cet impôt qui impliquerait un tel patrimoine. Tout cela irait dans le bon sens, si les expulsions de roms ne faisaient penser à du Sarkozy bis. Comme le titrait l’hebdomadaire Politis, aux lendemains des élections : « dépêchons-nous d’espérer ».

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1073 ■ 06/09/2012