Les placements d’enfants

ATTIAS Dominique & KHAÏAT Lucette, Ed. érès, 2014, 378 p.

Si, avec une trentaine de contributeurs, cet ouvrage ne prétend pas à l’exhaustivité sur la question des placements d’enfants, il propose néanmoins un tour d’horizon très diversifié. Le choix a été fait de ne pas donner la parole aux sachants des sciences humaines que l’on trouve si souvent ailleurs, mais à des acteurs institutionnels. Mais, mis à part quelques professionnels de terrain et psychiatres, ce sont surtout des cadres issus de la PJJ, des Conseils départementaux et des services de protection de l’enfance, des magistrats de la jeunesse, avocat et juristes qui s’expriment. Que retenir d’un contenu parfois riche, malgré un ton parfois convenu ? Quelques rappels qui méritent d’être faits. Le manque de plus en plus cruel de places d’accueil pour les mineurs délinquants, en dehors du milieu carcéral. Aucun modèle unique dans l’organisation des ASE qui, pour s’être diversifiées depuis la décentralisation, ont vu aussi leurs pratiques s’éparpiller. Un placement qui n’est pas forcément un aveu échec, tout comme le retour en famille qui ne constitue pas la seule issue estimable, chaque enfant devant suivre le cheminement qui lui convient. L’importance de la continuité et la stabilité, de la souplesse et l’adaptabilité qui sont essentiels pour agir au plus près de l’intérêt de l’enfant. Le faible taux de contrôle des établissements qui intervient, au rythme moyen, d’une fois tous les 23 ans. Et, enfin, la négligence de la prévention, véritable parent pauvre du dispositif : la moitié du coût du placement en MECS d’une fratrie de trois enfants permettrait de financer un logement décent, une formation qualifiante pour l’un des deux parents, un large étayage pluridisciplinaire en milieu ouvert, un soutien scolaire et des aides financières venant financer non seulement la subsistance, mais aussi l’accès aux loisirs et aux vacances. A chaque lecteur de trouver ici son compte.

 

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1180 ■ 04/03/2016