Le travail social communautaire

LIENARD Laure, Éd. du Cygne,192 p.

Le travail considérable de recension que Laure Liénard nous propose ici constitue une somme à côté de laquelle tout lecteur intéressé par la thématique traitée ne peut passer. Le sujet méritait bien ce développement explicite, tant le travail communautaire ressemble à un patchwork buissonnant aux racines et aux rameaux multiples. Certes, les tensions entre le travail social individualisé et collectif ont toujours existé, renvoyant à la question de l’origine personnelle ou sociétale des fragilités et à la prédominance des ressources tant individuelles que collectives pour y faire face. Tout commence par ces « settlements », résidences sociales, ancêtre de l’action collective, qui prennent naissance dans le monde anglo-saxon, fin 19ème siècle, avant de se déployer dans les autres pays. Puis, dans les années 1920, le Case-work prend le relais, modélisant l’aide psychosociale individualisée. Avant que ne se déploie la nébuleuse d’une approche communautaire dont l’auteur tente patiemment de démêler l’écheveau : l’intervention sociale d’intérêt collectif, le développement social local, le travail social de groupe, collectif ou interculturel, la pédagogie sociale, la santé communautaire, le contre-pouvoir de Saül Alinsky, la conscientisation de Paulo Freire, les capabilités, le pouvoir d’agir … Autant de notions désignant la promotion de la prise d’autonomie et de pouvoir des groupes pour peser sur les politiques sociales.

 

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1334 ■ 28/02/2023