Les contes défaits

LALO Oscar, Ed. Belfond, 2016, 217 p.

Les souvenirs de colonie de vacances sont en général pleins de nostalgie. Ceux de l’auteur sont emplis d’horreur. Le Home où il a séjourné se vendait pourtant très cher comme un havre chic pour enfants de familles riches. Si, à son retour, sa mine extérieure était superbe, son intérieur était ravagé. La directrice terrorisait les petits pensionnaires, imposant une discipline sans concession et se montrant incapable du moindre geste d’affection, quand son mari en abusait, agressant sexuellement chaque enfant, les uns après les autres : violence physique pour l’une, attouchements pour l’autre. Petit déjeuner ingurgité, besoins imposés sur le pot aussitôt après, promenade obligatoire hiver comme été, journée planifiée sans aucun répit et coucher à la nuit tombée, avec l’imposition de caresses par l’agresseur. A soixante cinq ans, voilà que le passé revient à la surface. Le narrateur recherche et retrouve la directrice dans sa maison de retraite. Il lui faut lui parler, pour tenter d’en finir avec ce cauchemar qui le taraude depuis trop longtemps.

 

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1210 ■ 23/06/2017