Sale gosse

Plain Mathieu, Éd. L’Iconoclaste, 2019, 350 p.

Yannis a été placé à la naissance, Louise sa mère toxicomane étant trop submergée par ses propres difficultés pour l’assumer. L’enfant est confié à Thierry et Anna, famille d’accueil de l’Aide sociale à l’enfance. Tout pourrait bien se passer. Mais il n’y aurait pas matière à roman. Quand Yannis atteint ses quinze ans, un juge des enfants décide de son retour auprès d’une mère qu’il connaît à peine. Comme on peut s’y attendre, tout explose. L’adolescent se retrouve en foyer de la Protection judiciaire de la jeunesse. Il y noue une relation forte avec Nina, une jeune éducatrice. Le décor est posé. L’action peut commencer. Avec une justesse et une précision étonnante, Mathieu Plain fait entrer le lecteur dans l’univers traditionnellement fermé de la protection de l’enfance. Guère étonnant pour un auteur, dont le père est éducateur, ayant en outre, avant de se mettre à l’écriture, intégré durant six mois une équipe de professionnels de terrain. Un beau roman qui démystifie la délinquance des mineurs et rend hommage à une profession trop méconnue.

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1298-1299 ■ 29/06/2021