La mer à l’envers

DARIEUSSECQ Marie, Éd. Gallimard, 2021, 256 p.

Une croisière seule avec ses gosses. Rose s’est décidée à vivre ce séjour inoubliable sur un luxueux paquebot, de ceux qui proposent aux adultes casino et salles de spectacle, aux enfants pistes de rollers et piscine. Et puis, en pleine mer, cent-cinquante migrants dérivant sur de frêles esquifs sont secourus. Pas question de les mêler aux passagers. Ils s’entassent dans les quartiers du personnel. Et puis dans la foule, il y a Younès, un adolescent à peine pubère. Rose décide de lui donner le portable de son fils, avant qu’il ne soit débarqué avec ses compagnons d’infortune. Fin de l’histoire ? Non. On ne fournit pas ainsi un cordon ombilical à un enfant perdu sans qu’il ne s’y accroche. Le roman s’égrène au rythme d’une quête réciproque d’un ado qui cherche désespérément à retrouver cette mère improvisée et d’une femme qui ne se résout pas à abandonner cet être à peine entrevu. Une histoire touchante qui fait vibrer ce que le lecteur a de plus humain en lui.

 

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1319 ■ 07/06/2022