L’état de l’enfance en France - L’enfance handicapée

Gabriel LANGOUËT et all,  Hachette, 1999, 286 p.

La réflexion qui traverse tout l’ouvrage se réfère à la construction de la notion de handicap, bâtie au fil des temps, à l’image des sociétés qui ont cherché à l’appréhender. De l’enfance anormale à l’enfance inadaptée des années 60, on est passé aux publics handicapés ou en difficulté. Avec toujours la même opposition entre la vision médicale (= une personne en fauteuil roulant face à un escalier a un problème du fait de sa paralysie) et la vision sociale (= la même personne est victime d’une inadaptation de la société qui n’a pas prévu d’ascenseur). En 1980, la  définition P. Wood est adoptée par l’Organisation Mondiale de la Santé : la CIH-1. Elle dépasse le simple modèle médical pour s’intéresser aux conséquences de la vie quotidienne : déficience (organes et fonctions altérées) débouchant sur des incapacités (conséquences sur les gestes et actes de la vie quotidienne) et un désavantage social (limitation du libre exercice de la vie sociale). Critiquée comme stigmatisante, une nouvelle classification est en voie d’adoption courant 2000 par l’OMS (la CIH-2) : la déficience débouche sur une perception positive de l’activité (ce qui fonctionne chez la personne et qui peut se trouver limitée) et la participation (nature et étendue de l’implication de la personne qui est là aussi restreinte). On retrouve dans l’ouvrage une large présentation statistique qui décrit la problématique de l’enfance atteinte d’un handicap : répartition des déficiences, scolarisation en secteur ordinaire (Education Nationale) ou spécialisée, pratique des loisirs, représentation du handicap au sein de la population … A noter un annuaire particulièrement bien fourni d’adresses utiles, ainsi qu’une bibliographie très détaillée.

 

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°536 ■ 22/06/2000