Pour les enfants polyhandicapés. Une pédagogie innovante
BATAILLE Annick, Éd. érès, 2011, 411 p.
Nul ne peut mesurer l’étendue du champ de compréhension des enfants atteints de polyhandicap. Mais, Annick Bataille en est convaincue : c’est par la qualité de l’écoute accordée, la patience et la profonde humanité avec lesquels on les accompagne que l’on peut le mieux être attentif à leur mode spécifique de communication. Tout comme c’est en croyant à leurs capacités et à la possibilité d’améliorer leurs condition de vie qu’il est possible de les faire progresser. Pour cela, il est nécessaire que les professionnels qui travaillent à leur contact reçoivent une formation adéquate. Il faut aussi leur donner les bonnes conditions de prise en charge de ce public si particulier, car complètement dépendant d’un tiers, pour les actes de la vie quotidienne. Première règle, pour entrer en relation avec ces enfants et éviter de les réduire au statut d’objet de soins, c’est de toujours chercher à s’adresser à eux au-delà de la somme de handicaps qui les écrase. La seconde attitude requise, c’est cette présence et cette disponibilité qui articulent observation fine et ouverture d’esprit permettant de comprendre ce que l’enfant cherche à exprimer. Troisième posture : toujours individualiser le soin et l’aide apportés, en l’adaptant aux besoins singuliers et spécifiques de chacun. Si les professionnels sont particulièrement attentifs au bien-être physiologique, ce qui traverse toute leur action vise à l’éveil sensoriel. L’auteur retire de sa longue expérience un nombre impressionnant d’initiatives qu’elle a relayées comme chef de service d’un établissement d’accueil. Qu’il s’agisse d’un atelier cuisine, musique ou conte, d’une piscine à eau ou sèche (remplie de particules en polystyrène ou de balles), d’une salle blanche (recouverte du sol aux murs de coussins de mousse en Skaï) ou d’une salle noire, tout est fait pour offrir à l’enfant un bain sensoriel stimulant.
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1174 ■ 26/11/2015