Les SESSAD, un service d’éducation et de soins tourné vers l’avenir

VILTARD Thomas, Éd. érès, 2021, 190 p

Ils s’appellent SESSAD dans le secteur de la déficience intellectuelle, SSAD dans celui du polyhandicap, SSEFIS dans la déficience auditive, SAAAIS dans celui du handicap visuel. Pourquoi faire simple, quand on peut faire compliqué ! Ils sont aujourd’hui 1 765 et leur nombre s’est accru de 22 % en dix ans. Ils sont constitués par une équipe pluridisciplinaire regroupant médecins somaticiens, de rééducation fonctionnelle, de pédopsychiatres, psychologues, psychomotriciens, orthophonistes, kinésithérapeutes, enseignants, assistantes sociales et éducateurs spécialisés. Comme dans les établissements, penserez-vous ? Pas tout à fait, puisque leur action s’exerce hors-les-murs, avec pour objectif de favoriser le maintien d’enfants et d’adolescents porteurs d’une déficience ou d’un handicap dans leur milieu naturel. On est là dans l’accompagnement et le soutien aux familles pour permettre l’intégration scolaire et l’autonomisation de leurs enfants. Il s’agit notamment de servir d’interface entre les besoins de l’élève différent et les exigences de l’école. Thomas Viltard insiste :  il n’existe aucun fonctionnement type, mais une multitude de possibilités de prestations et de fonctionnements selon le public, l’environnement, la configuration géographique, la sensibilité culturelle. Le principe qui prévaut est la grande adaptabilité des pratiques devant s’ajuster en permanence. La palette des approches (rééducatives, éducatives, thérapeutiques) constitue à la fois la force (créativité) et la fragilité (éclatement des façons de faire) de ces services. Et si leur configuration semble préfigurer les plateformes de services, les listes d’attente actuelle de prise en charge qui peuvent s’étaler sur 12 à 36 mois, augurent mal des résultats de la désinstitutionalisation.  

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1313 ■ 15/03/2022