Pour régler nos conflits: la non violence

MAN-IFMAN, Ed. Chronique Sociale, 2018, 140 p.

Ce n’est pas en cherchant à éviter les conflits, que l’on réussira à apaiser les tensions et à supprimer les violences interpersonnelles, explique ce manuel de non violence. C’est en repérant les éléments déclencheurs de crise, en désamorçant les spirales mimétiques et en contenant les débordements émotionnels. Car si le conflit n’est ni bon, ni mauvais en soi, c’est son traitement qui peut s’avérer destructeur. En pleine crise, chacun est sûr d’avoir raison et ne voit guère en quoi il a mal agi : rationaliser, se justifier, moraliser, blâmer, accuser, culpabiliser, manipuler, interpréter, mépriser, se moquer, dire à l’autre ce qu’il devrait penser ou faire sont les premiers réflexes. Chacun se retrouve comme victime ou agresseur, envahisseur ou envahi, dominant ou dominé, sauveur ou persécuté, innocent ou coupable. Face aux désaccords à l’origine de tout conflit, la posture spontanée est souvent l’opposition. On peut tout autant se contenter de l’accommodement, en « faisant avec » le différend constaté. Mais, il y a aussi place pour la coopération qui cherche à sortir de la confrontation, selon une logique de gagnant/gagnant. Cela nécessite une certaine créativité : multiplier les options, renoncer au jugement de valeur, être prêt à effectuer à un pas de côté, procéder par tâtonnement, laisser le temps de l’incubation. Et surtout, prendre l’entière responsabilité de son bout de relation, ce qui laisse la possibilité à l’autre d’en faire autant de son côté. C’est là où l’intervention d’un tiers médiateur est utile pour aider à renouer la communication, en permettant à chaque interlocuteur de se positionner, de formuler sa demande, d’accepter ou refuser celle de l’autre, d’exprimer une contre proposition avec comme ambition non pas de régler mais bien de réguler le conflit.

 

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1242 ■ 10/01/2019