S.O.S. adolescence

Hélène Fuchs, 244 p., 1995, Copains de l’Almont place de l’église, B.P. 12 77950 Maincy

Hélène Fuchs est directrice de l’association « Les copains de l’Almont »- aussi dénommée COPAL- depuis 1981. Elle a présenté dans le cadre du diplôme des Hautes Etudes et Pratiques Sociales, un mémoire qu’elle a consacré à la structure qu’elle dirige. C’est ce travail qui a fait l’objet d’une édition que l’on peut se procurer au siège de l’association.

On ne trouvera pas ici une fougueuse approche théorique ni une brillante démonstration polémique. Nous plongeons en fait dans un voyage serein voire nostalgique qui nous fait traverser une institution de sa naissance à nos jours.

Au départ, il y a un fondateur: Jean Lemaitre, prêtre de son état, qui décide de créer une association dont l’objectif est de « sauvegarder l’enfant et la jeunesse par une action sociale éducative et culturelle ». On est en 1960 à Maincy dans la banlieue de Melun. S’ouvre pour commencer un club de jeunes qui au bout de quelques années obtiendra le statut de club de prévention. Très vite, ce lieu attire beaucoup de monde au point d’inquiéter le voisinage. A l’accueil ponctuel vont venir se rajouter des activités de vacances, des chantiers et même un hébergement-dépannage. L’association se dote progressivement de plusieurs bâtiments (dont l’un dans le Jura). Son action est menée dès le début en étroite collaboration avec tous les partenaires institutionnels (mairie, CAF, Education Surveillée devenue PJJ, DASS, DSU, CCPD, Mission Locale, Régie de quartier, antenne Toxicomanie ...).

Hélène Fuchs décrit d’une façon succincte les fonctionnements des diverses structures proposées par les COPAL: C.H.R.S., Prévention Spécialisée et Centre de Vacances à dominante socio-éducative et thérapeutique et enfin les Chantiers-école. Elle consacre tout un chapitre à l’évaluation financière des actions engagées, en en démontrant l’opportunité pour la collectivité.

L’action éducative se centre sur la personne et sur son accompagnement: ce dont il s’agit, c’est de l’écouter et lui permettre de trouver la voie de son autonomisation et les moyens de s’adapter aux situations et à l’évolution de la société contemporaine.

Quant à la population accueillie, elle est l’objet des toutes premières attentions de l’auteur qui nous livre un certain nombre de vignettes cliniques représentatives des jeunes pris en charge qui relèvent plus des borderlines et des incasables que d’un public facile.

La lecture de ce document présente plusieurs avantages. Son écriture agréable et jamais ennuyeuse nous amène d’une façon douce et tranquille au coeur d’une aventure généreuse et chaleureuse.  De plus s’y trouve décrit un dispositif que l’on retrouve  au niveau associatif dans bien d’autres endroits. Partant d’une présentation particulière des COPAL, l’auteur arrive à en extraire l’essence qui de ce fait en devient représentative.

 

Jacques Trémintin - LIEN SOCIAL ■ n°364 ■ 12/09/1996