Comment gérer les personnalités difficiles

François LELORD, Christophe ANDRE, Odile Jacob, 1996, 345 p.

Votre mère vous sachant sur la route des vacances, vous et votre famille, ne vit plus. Pour la rassurer, il vous faut lui téléphoner à votre arrivée, puis lui donner de vos nouvelles tous les deux jours. Elle a toujours été comme cela. Jusqu’à votre départ de la maison familiale, elle a veillé sur vous: étiez-vous assez couverts en hiver ? N’aviez- vous rien oublié ? A quelle heure alliez-vous rentrer le soir ? Votre chef de service, quant à lui a une toute autre personnalité. Il faut toujours qu’il se fasse remarquer par ses prises de position extrêmes. Quelque chose ne va pas ? Il en fait tout de suite un drame, prenant à témoin les uns et les autres de votre incompétence. Et puis dans l’heure qui suit, vous êtes l’objet de ses confidences, sorte de recours en graçe bien éphémère. Votre collègue de travail ne supporte guère la contradiction. Aussitôt que vous émettez un désaccord avec sa façon de penser, il soupçonne tout de suite que vous préparez quelque  chose contre lui. Plus vous tentez de le rassurer, plus il se méfie. Et puis,  il y a la secrétaire qui a décrété que le courrier à taper ne devait pas se poser au même endroit que les rapports. Une virgule mal placée ? Si vous lui faites la remarque, elle recommencera toute la page. Pas la peine de lui tenir tête en expliquant que ce n’est pas grave. Elle n’en démordra pas. N’oublions pas l’oncle paternel: à chaque visite, c’est toujours pareil, il n’y en a que pour lui. Sa réussite professionnelle par ci, les brillantes études de ses enfants par là, vous avez l’impression de n’être là que pour lui servir de faire-valoir.

Ces cinq personnages sont atteintes de personnalité difficile : c’est respectivement l’anxieux, l’histrionique, le paranoïaque, l’obsessionnel et le narcissique. Mais l’ouvrage présenté ici décrit bien d’autres cas tels le schizoïde, le stressé, le lymphatique, le dépressif, le dépendanrt, le passif-agressif, l’évitant, etc ... De quoi l’occasion pour chacun d’y trouver le descriptif d’au moins un proche. Qui plus est, un petit test à la fin de chaque chapitre permettra même au lecteur éventuellement de se reconnaître. Produit à la fois de l’hérédité et de l’éducation, ces comportements collent à la peau. On n’en change pas si facilement. Pourtant rien n’est perdu: pour chaque situation, les auteurs donnent des conseils et décrivent les thérapies possibles en faisant à côté de la psychanalyse une large place aux méthodes cognitivistes.

 

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°418  ■ 13/11/1997