Chemins d’économie humaine

AROKIASAMY Lourthusamy, BERTHELOT Yves, LALANNE Andrès, RAZAFIMBELO Lily, Ed. Cerf, 2016, 233 p.

Tournant le dos tant à la stagnation provoquée par la planification marxiste qu’à l’explosion des inégalités produite par un néolibéralisme privilégiant la libre concurrence et la loi du marché, l’économie humaine revendique comme principes de fonctionnement la solidarité, la justice et la dignité. Le tour du monde qui nous est proposé ici, s’il ne porte pas sur quatre vingt expériences n’en présente pas moins suffisamment pour démontrer la vitalité de cette approche conceptuelle théorisée par Louis-Joseph Lebret. Au Togo, SICHEM travaille avec succès à la promotion des méthodes de production agro-écologiques. Fundapaz encourage la formation de communautés en Argentine. En Inde, le collectif de femmes SWATE se bat pour une alphabétisation favorisant la conquête de leur autonomie. CEPRODIH agit auprès des plus démunis d’Uruguay pour les rendre employables. NAFSO mobilise les femmes du Sri Lanka pour améliorer leur situation économique. CCOC travaille à la relance du Fokontany cette communauté traditionnelle de Madagascar susceptible de ramener la paix civile. ACAD soutient les micros entreprises des territoires occupés palestiniens. Red FASCO et FECCEG s’investissent pour développer une filière solidaire du café au Guatemala. La coopérative Insieme de Batunac tente de réconcilier les ethnies bosniaques autour de la culture commune des fruits rouges. Ce que partagent toutes ces associations, c’est la nécessité de construire l’économie, non de la subir et la conviction de la supériorité des actions collectives menées au sein des populations les plus pauvres face à toute forme d’assistance. Trois facteurs au moins concourent au succès de l’économie humaine : l’éducation libératrice, la consommation responsable et la démocratie de proximité.

 

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1204 ■ 30/03/2017