Créationnismes, mirages et contrevérités

GRIMOULT Cédric, CNRS éditions, 2012, 221 p.

Une lecture littérale de la Bible ou du Coran permet à certains intégristes sectaires d’affirmer que le monde a été créé il y a de cela 6.000 à 10.000 ans. La vision créationniste s’oppose à la théorie de l’évolution qui, depuis Charles Darwin, n’a cessé d’accumuler des preuves scientifiques quant aux mutations vécues par une multitude d’espèces, sous l’effet de la sélection naturelle. Si ses partisans sont issus des trois religions du Livre, tous les pratiquants de ces cultes ne sont pas, pour autant, créationnistes. Parmi les évolutionnistes, on trouve des athées et des agnostiques, mais tout autant des croyants. La raison en est simple : la science et la foi ne sont pas opposables, car elles ne répondent pas à la même question. La première s’intéresse au « comment », là où la seconde se consacre au « pourquoi ». La science est probabiliste, ne cherchant aucune réponse définitive ou vérité ultime. Elle s’appuie sur l’observation et l’expérimentation, n’hésitant pas à critiquer les conceptions qu’elle a élaborées précédemment, si une démonstration les remet en cause. La foi en Dieu n’étant ni réfutable, ni prouvable, elle constitue une croyance intime qui n’a aucune valeur scientifique. La doctrine créationniste, qui se situe sur le terrain du spirituel, n’est pas une théorie, mais une opinion. L’auteur passe en revue ses différentes versions et les principaux arguments que chacune emploie. Si les USA sont devenus les champions de l’offensive de ces fondamentalistes revendiquant l’enseignement à égalité dans les écoles du créationnisme et de l’évolutionnisme, l’Europe voit se développer une approche bien plus pernicieuse, celle de l’« Intelligent Design », prétendant l’existence d’une finalité dans l’univers, guidant les forces de la nature. Comment répondre à ces dogmes délirants ? En déployant une véritable éducation à la démarche scientifique.

 

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1167 ■ 09/07/2015