Le livre noir de la religion

TIMOUR Frank Henri, Éd. de l’Epervier, 2014, 514 p.

Chacun a droit à sa croyance privée, au nom de l’imprescriptible liberté de pensée. Mais, la bonne foi, la modération, l’humanisme et la sincérité fraternelle de l’immense majorité des croyants ne changeront en rien la nature criminelle de la religion, assène d’emblée Frank Handi Timour. Son « livre noir » accumule les faits historiques qui ont de quoi remplir d’horreur le lecteur. Empaler des victimes en l’honneur des Dieux, leur arracher le cœur encore palpitant, éventrer un être humain et observer ses mouvements de souffrance pour connaître le désir des divinités, infliger la peine de mort à tous ceux qui ne sont pas baptisés, s’entretuer pour accrocher ou décrocher des icônes, pour promouvoir ou non le culte de la Vierge ou pour désigner le successeur de Mahomet, faire fonctionner des siècles durant les salles de torture de l’inquisition, condamner au bûcher de soi-disant sorcières, perpétrer depuis deux mille ans le martyr des juifs etc … l’inventaire n’a pas de fin, quant aux abjections dont se sont rendues capables et coupables les religions, quelles qu’elles soient.

Certes, tout acte criminel pourra toujours trouver une référence sacrée pour se justifier, sans que celle-ci n’en soit responsable, pourra-t-on objecter. Mais, les textes religieux appelant, sur prescription divine, au meurtre et au génocide, à la cruauté insatiable et à l’atrocité sans pareils sont trop anciens, répétés et universels pour n’y voir qu’une erreur d’interprétation. Ce sont des manuels archaïques de droit commercial, pénal et de guerre qui furent enveloppés dans des discours spiritualistes. Que certains croient encore en leur message relève de leur choix privé. Mais, faisons alors en sorte que le fait religieux se cantonne à l’intimité individuelle ou à des rassemblements clos non ostentatoires.

 

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1253 ■ 11/06/2019