S’attaquer à la racine

Quand la parole de l’une s’oppose à la parole de l’autre, difficile parfois de distinguer le vrai du faux.

L’actualité récente bruisse d’accusations et de dénonciations de la part de femmes victimes de viols. Seule une agression sur cinq fait l’objet d’une plainte et une plainte sur dix aboutit à une condamnation. Pour cent viols, deux seuls sont punis ! Allez-vous étonner ensuite que des femmes en appelle au tribunal de l’opinion plutôt qu’à une cour de justice, à la vindicte des réseaux plutôt qu’à la décision des juges.

Choisir sa cible

Pour autant, la vox populi ne permet pas de distinguer les crimes perpétrés, des affabulations, qui pour être sans doute dans une proportion infime, sont parfois proférées par vengeance, mythomanie ou volonté de nuire. Et s’il est insupportable de ne pas voir reconnue l’agression subie, ce l’est tout autant de se voir chargé d’un acte que l’on n’a pas commis. A défaut de toujours pouvoir rendre justice, on peut s’en prendre à cette culture patriarcale, source de ces violences : se battre pour l’égalité homme/femme qui est encore loin d’être acquise, dans les faits comme dans les têtes ; contester ces rapports de genre qui privilégient encore l’agressivité virile chez les uns et la passivité soumise chez les autres ; défendre le droit de chacun(e) à décider librement de ses relations affectives ; ne tolérer aucune violence dans la régulation des conflits au sein du couple. L’animation doit prendre sa part dans cette lutte.

 

Jacques Trémintin - Journal de L’Animation ■ n°206 ■ février 2020