Idées reçues sur les ados

Le propre d’un préjugé est de n’être fondé sur aucune preuve tangible. Vérification.

Que n’aura-t-on pas lu comme âneries sur les réseaux sociaux, pendant la crise sanitaire. Entre les conseils médicaux farfelus pour tuer le virus (absorber de la cocaïne ou de l’alcool) et les délires des complotistes (le virus aurait été délibérément fabriqué successivement par les chinois, les russes et l’institut Pasteur). Et chacun d’imaginer nos pauvres ados, le nez dans leur smartphone, relayant à qui mieux mieux les pires inanités ! Ils se montrent tellement méfiants à l’égard de ce qui vient des adultes, ne faisant confiance qu’à leur groupe de pairs…

Une réalité inverse

Que nenni ! Si l’on s’en tient à l’étude menée en 2018 par le Centre national d’étude des systèmes scolaires (Cnesco), auprès de 16 000 élèves de 3e et de terminale, il apparaît que parmi ceux affirmant s’informer sur l’actualité, 71 % font confiance aux journaux papier, respectivement 51% et 32 % d’entre eux aux journaux en ligne et seulement 27 % et 24 % aux réseaux sociaux ! Quant aux partages de fausses informations sur ces mêmes réseaux, l’université de Princetown a mené une enquête qui révèle que les plus de 65 ans en relaient sept fois plus et les 45-65 ans 2,3 fois plus … que les 18-25 ans ! L’une des infox (info + intox) relevant le plus de l’imposture concernant cette classe d’âge ne serait-elle pas de l’enfermer une représentation trompeuse parce que réductrice, simpliste et globalisante ?

 

Jacques Trémintin - Journal de L’Animation ■ n°209 ■ mai 2020