Jusqu’où mène le nombrilisme ?

L’individualisme atteint ses limites quand il s’enferme dans l’égoïsme.

Les réseaux sociaux bruissent de « faits alternatifs » et autres infox encourageant à la rébellion contre le port du masque. Certes, porter cette protection est contraignant. Effectivement, les mensonges d’État de nos dirigeants ont provoqué la défiance à leur égard. Assurément, certains actes arbitraires de policiers ont pu exaspérer (telle cette contravention pour avoir mangé un pain en chocolat en pleine rue). Mais, c’est bien l’atteinte à la liberté qui est critiquée.

L’argument libertarien

Le libertarisme revendique que chaque individu puisse faire ses choix et en assumer les conséquences : porter ou non le masque et donc être contaminé ou non. Étendons cette logique : je conduis mon véhicule à la vitesse que je veux, je joue de ma batterie jour et nuit et je jette mes déchets par la fenêtre. Un État qui m’impose une limitation au nom d’un risque d’accident, d’une nuisance sonore ou de l’hygiène publique enfreint mes droits naturels. Un vieil adage affirme : « la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres ». On pourrait le paraphraser en « mon droit de ne pas porter un masque s’arrête là où commencent les risques pour la santé des autres » ! Car, c’est bien de la protection d’autrui dont il est question ici, celle des hospitaliers en premier. Et si on vous réplique que l’épidémie de COVID est un mensonge, dites-vous alors qu’il n’y a plus grand-chose à sauver !

 

Jacques Trémintin – Journal de L’Animation ■ n°214 ■ décembre 2020