Pourquoi cette violence ?

Une seule victime, c’est une de trop. Essayons pourtant de comprendre.

Le 9 juin dernier, un adolescent de 14 ans assassinait sa petite amie de 13 ans, en la poignardant à mort. Ce terrible fait divers nécessite d’être déconstruit, pour ne pas nous enfermer dans la seule et légitime émotion qu’il fait naître en nous.

Dépasser la tétanisation

Il n’est pas anodin que ce soit une fille qui ait été victime d’un garçon. Les violences au sein du couple concernent à 70 % la femme pour 30 % l’homme. Le rôle du prédateur induit culturellement par une virilité masculine qui se doit de posséder, de dominer et de préserver son honneur, loin d’être en voie d’extinction, perdure malgré les efforts pour le dépasser. Autre constat : le petit village de 850 habitants de Saône et Loire où ce drame s’est produit ne ressemble guère à ces banlieues sans foi, ni loi qu’on se complait si souvent à décrire. Les passions humaines qui poussent aux pires des excès ne privilégient ni une classe sociale, ni aucun recoin du territoire pour sévir. Enfin, la caisse de résonnance qu’offrent les médias en général et ceux diffusant une information continue en particulier peut abonder cette impression d’insécurité que certaines voix se plaisent à dénoncer. Sauf à inverser le raisonnement : comment se fait-il qu’il n’y en ai pas plus souvent ? Pour la limiter le rôle éducatif de l’animation est plus que jamais en bonne place auprès de la jeunesse, aux côtés des familles et de l’école.

 

Jacques Trémintin – Journal de L’Animation ■ n°231 ■ Septembre 2022