Pas de ça chez nous

Les armes à feux fascinent autant qu’elles ensorcellent. Leur possession ne peut être banalisée.

Qui n’a pas surpris, un jour, un échange entre ados au mieux rêvant de posséder une arme à feux, au pire se vantant d’en posséder une ou de pouvoir s’en procurer facilement ? Bien sûr, il y a ces pratiquants de tir sportif ou bien ces chasseurs qui les utilisent pour leurs activités. Mais, ces pratiques sont réglementées et un protocole strict encadre leur usage. Et puis, il y a ceux pour qui le pouvoir de donner la mort procure un sentiment de puissance, venant compenser une image défaillante de soi ou renforcer une conviction d’invincibilité.

Des deux côtés de l’Atlantique

Même si seuls 42 % des foyers en possèdent à leur domicile, il y a plus d’armes à feux aux USA que d’habitants : 120 pour 100 citoyens. La législation qui autorise leur possession est farouchement défendue par de puissants lobbys. Rien ne semble les décourager, pas même le doublement du nombre d’homicides par armes en vingt ans. Les incidents au sein des écoles impliquant leur utilisation sont passés de 15 en 2012 à 240 en 2021. Dans notre pays, il y aurait deux millions d’armes illégales. Une opération a été menée avec un grand succès fin novembre pour restituer celles qu’on pouvait posséder. De quoi se débarrasser des armes héritage familial glorieux de la résistance au nazisme. Mais, un français a trente fois moins de risque de décéder par balle qu’un américain.

 

Jacques Trémintin – Journal de L’Animation ■ n°235 ■ Janvier 2023