Toujours plus, avec toujours moins

Mon colocataire des pages Anim’Actus, Jean-Michel Bocquet (1), est un lanceur d’alerte. Il faut l’écouter.

Ce qu’il dénonce ? Le scandale des appels d’offre dans le cadre d’un marché public, mettant en concurrence des opérateurs pour choisir celui qui assurera l’animation périscolaire. L’objectif de cette démarche ayant toujours été de sélectionner l'offre économiquement la plus avantageuse, on imagine les critères qui sont retenus.

 

Quand le quantitatif prévaut

Quel nombre d’enfants accueillis en file active ? Combien d’animateurs par groupe d’enfants ? Pour quel salaire ? Pour quel niveau de qualification ? Quel montant pour le budget d’animation ? Pour le financement du goûter ? Quel temps prévu pour la préparation et pour le bilan ? Quelle partie du travail consacré aux relations avec les parents ? Quelle surface de locaux occupés ? Quel matériel utilisé ? etc … Parions que l’opérateur qui saura serrer le plus possible les cordons de la bourse aura toutes les chances d’être retenu. Le « mieux-disant » budgétaire attendu se traduira par un « moins-disant » obtenu en termes de qualité. On a déjà vu combien le temps dévolu aux personnels de service des sociétés d’entretien pour le nettoyage des classes a fondu pour décrocher le marché. Les conditions de travail des animateurs vont subir la même dégradation. Voilà enfin la bonne solution pour redonner de l’attractivité à notre secteur et stopper la fuite des professionnels !

(1) JDA n°235, p. 14

 

    Jacques Trémintin – Journal de L’Animation ■ n°236 ■ Février 2023