Près de six ans de billets d’humeur dans le Journal de l’animation, depuis septembre 2019. Tous n’ont pas été mis en ligne. L’occasion pour cet été 2025 de se rattraper

Où doit-on placer le curseur sur l’échelle du respect dû aux cultes religieux ?

Un certain nombre de jeunes s’affirment outragés et choqués par les railleries proférées contre les religions, les assimilant à un manque de respect. A la différence d’autres pays, la France ne punit pas le blasphème de la peine de mort. Pourquoi est-il si important de défendre la liberté de se moquer de tel ou tel Dieu ? Parce que l’on sait où commence le « respect des convictions religieuses », mais pas où il se termine !

Vive les caricatures

Nous serons tou(te)s d’accord pour rejeter les demandes de la poignée de parents fanatiques réclamant, pour protéger leurs enfants de pratiques impies, l’interdiction de la musique (considérée comme impure) ou la fermeture des bibliothèques (accusées de détourner de la seule vérité révélée dans les écrits religieux). Mais, que dire de l’éducation sexuelle à l’école, des débats sur l’homosexualité ou de la mixité des séances de piscine qui peuvent aussi contrarier les principes religieux des familles ? Faut-il aménager des salles de prière musulmanes dans les écoles, y accepter un élève Sikh porteur du poignard Kingspan parce c’est sa coutume ou givrer les fenêtres des salles de sport pour que les élèves juives hassidiques ne puissent être aperçues par d’éventuels garçons, comme cela a été demandé au Canada ? Où s’arrêter ? Il faut respecter les croyants. Mais, être libre de railler leurs convictions… en commençant par celles des athées !

Jacques Trémintin – Journal de l’animation ■ n°217 ■ mars 2021