La claque de trop

Un administré insulte un élu, proférant contre lui des menaces de mort. L’élu se retourne contre lui, et lui décroche une claque. L’administré est condamné, en novembre 2011, à une amende de 250 €, pour les injures proférées. L’élu, jugé à son tour pour le coup porté, est condamné le 17 février 2012, à 1.000 € d’amende, avec sursis, et 250 € de dommages et intérêts. Voilà une décision bien proportionnée : la sanction contre une agression physique est plus importante que la sanction contre des mots. Une telle affaire serait anecdotique, si l’administré en question n’était un adolescent de 16 ans et si une partie de l’opinion publique, convaincue du bien-fondé des violences éducatives à l’encontre des enfants, ne s’était rangée derrière un élu justifiant une « claque bien méritée ». Le pacte social qui nous fait vivre ensemble sans nous entretuer, exige que soit rappelé à l’ordre tout citoyen qui transgresse la règle voulant que l’on n’insulte, ni agresse autrui, au risque d’avoir à rendre des comptes en justice. Monsieur Boisard, Maire de Cousorle dans le Nord, a eu fichtrement raison de déposer plainte contre l’attitude insultante de cet adolescent. Le dépôt de plainte de la famille de cet adolescent, contre l’adulte qui s’est permis de frapper son fils, est tout aussi légitime. La justice a tranché, renvoyant dos à dos les deux protagonistes. Elle s’est refusée à valider une discrimination où le droit de l’adulte serait supérieur à celui de l’enfant. Bravo !

 

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1052 ■ 01/03/2012