Faites ce que je dis, pas ce que je fais

Le 8 mars : on ne pouvait pas rater ça. L’occasion de faire le point sur les discriminations de genre. En Israël, les ultras orthodoxes de religion juive sont à l’offensive face à l’État laïc, revendiquant avec véhémence la ségrégation des sexes dans les bus, les hommes devant se placer à l’avant et les femmes à l’arrière. Passéisme proche de celui de certains pays arabes, où le code pénal continue à distinguer les « crimes d’honneur » des autres crimes, permettant à leur auteur d’échapper à toute condamnation. Ainsi, tuer une femme qui a apporté la honte à sa famille … en se faisant violer, n’est pas considéré comme un assassinat, mais comme un devoir ! Heureusement, dans les pays occidentaux, on est pour l’égalité entre hommes et femmes. Du moins, en théorie. En Grande Bretagne, selon les calculs effectués sur les écarts de salaire entre les cadres hommes et femmes, au rythme suivi actuellement, le rééquilibrage sera réalisé… en l’an 2109 ! En France, les femmes gagnent 20% de moins dans le privé et 13% dans le public. Et si elles représentent 47% de la population active, elles n’occupent que 3% des postes de direction. Quand Claude Guéant distingue les bonnes des mauvaises civilisations, en fonction de la place donnée aux femmes, il prétend se placer du bon côté, lui dont le cabinet ministériel donne l’exemple en comptant 17 hommes, pour une femme et dont le parti viole la loi, en investissant moins de 30% de femmes aux législatives.

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1053 ■ 08/03/2012