Promouvoir la justice

Les comportements humains sont le plus souvent acquis. La preuve avec le sentiment d’équité.
Une recherche menée par l’Institut des sciences cognitives de Lyon a permis d’identifier l’âge à partir duquel le sens de l’équité s’acquière. Une scène est présentée à 173 enfants : deux marionnettes jouent ensemble, l’une d’entre elles imposant toujours son jeu à l’autre. Puis, les expérimentateurs proposent aux enfants de choisir à quelle marionnette donner un grand ou un petit chocolat. Jusqu’à 3-4 ans, c’est la dominante qui reçoit la grosse bouchée. A 5 ans, l’enfant hésite. A 8 ans, changement radical : c’est la marionnette la moins favorisée qui reçoit le chocolat le plus gros, comme pour compenser l’injustice dont elle est victime.
 
Promouvoir l’égalité
La soumission des petits au leader, que l’on constate dans les crèches et les ACM maternels, ne serait donc pas liée à une soi-disant nature humaine, mais bien plus à une question de maturité. Le petit d’homme si fragile et vulnérable ressent un besoin de sécurité et de protection face à un monde environnant qu’il ressent menaçant. Il penche du côté ou du plus fort. Quand il gagne en assurance, l’enfant mesure mieux ce qui est juste et ce qui ne l’est pas, se montrant prêt à transformer la réalité pour la rendre plus équitable. Tout dépend ensuite de l’éducation reçue qui peut valider et encourager cette tendance ou au contraire la dénigrer et la dissuader. Et l’animation a un rôle à jouer dans ce challenge.
 

Jacques Trémintin – Journal de L’Animation ■ n°173 ■ novembre 2016