Derrière les meurtres, comprendre la violence des jeunes

Le billet de Ludwig

Derrière les meurtres, comprendre la violence des jeunes

Paul Eluard aurait pu écrire « une femme est morte qui n’avait pour défense que ses bras ouverts à la vie ».

Le meurtre de Mélanie G., la surveillante tuée par un collégien à Nogent le 10 juin dernier, est un drame absolu. Deux ans après l’assassinat d’Agnès Lassalle, il met à nouveau en exergue la problématique de la violence des jeunes et de leur santé mentale dans notre société. Cela doit nous interroger non pas sous le coup de l’émotion et de l’immédiateté réactionnelle mais dans une complexité réflexive et avec raison.

Comme à l’habitude après des faits dramatiques, apparaissent les solutions simplistes, les réactions primitives, démagogiques, populistes et irréelles voire irréalisables de la part des politiques. Une attaque au couteau ? On va interdire la vente aux mineurs, mettre des portiques à l’entrée des collèges et des lycées, fouiller les sacs, activer la vidéosurveillance, mettre des GPS sur chaque enfant. Parce qu’il parait que les enfants sont dangereux ! N’était-ce pas Nicolas Sarkozy qui avait pour projet de ficher les enfants dès la maternelle et repérer ainsi les graines de délinquants dès le plus jeune âge ? Il n’y a rien de nouveau dans les propositions actuelles, ce sont toujours les mêmes vielles recettes. D’ailleurs, les dernières décennies ont vu les sociétés devenir de plus en plus répressives, avec la punition comme passion contemporaine. Nous vivons dans une société punitive, de contrôle social et de coercition.

Les questions se doivent d’être posées avec raison, débarrassées de l’émotionnel. Les écrans rendent-ils violents ? Qu’en est-il de la violence des jeunes, de ses différents facteurs ? Qu’en est-il de la santé mentale des jeunes ? De quelles manières gérer cette violence ? Voilà les débats que nous aimerions voir posés.

Vous avez 4 heures !