Tomber de l’armoire

Dawn est délaissée par sa famille, sa belle-mère s’en débarrassant le plus souvent possible en la confiant à un proche de 19 ans son aîné. Ce sinistre personnage la viole alors qu’elle a 11 ans. A ses 13 ans, elle attend son premier bébé. Pas question d’un avortement : c’est un péché ! Pour éviter à ses parents d’être poursuivis pour négligence et mise en danger, mais aussi prévenir toute poursuite judiciaire contre le prédateur qui l’a mise enceinte, la bonne solution est trouvée : elle épouse son violeur ! Un tel scénario est digne d’un pays comme l’Inde, l’Arabie Saoudite ou l’Afghanistan, pensera sans doute le lecteur. Eh bien non, cela se passe au Etats-Unis, ce grand pays démocratique, champion de la liberté. C’est d’ailleurs au nom du droit inaliénable au mariage que quarante-trois de ses cinquante Etats ne posent aucun âge minimum pour convoler en justes noces. Certains ne prévoient aucunes conditions, d’autre contraignant à un accord préalable de l’autorité parentale et d’un juge aux affaires familiales. Le magistrat est, parfois, obligé de recueillir l’avis de l’enfant qui, sans aucun doute, donnera un consentement éclairé, en dehors de toute emprise. On croit rêver face à cette légalisation de la pédophilie et de l’esclavage sexuel imposée à plus de 300 000 enfants entre 2000 et 2018. Comment expliquer une coutume aussi nauséabonde et insupportable ? Selon le biologiste américain Jerry Crone, 40 % de ses concitoyens sont convaincus que le monde a été créé comme le décrit la bible et 33 % sont persuadés que l’évolution intervenue depuis l’a été par la main de Dieu. Seuls 22 % acceptent la théorie de Darwin. Comment une telle arriération culturelle fondée sur une lecture littérale de textes religieux écrits il y a 2000 ans pourrait-elle prémunir contre des pratiques aussi obscurantistes ? Décidément, « quand je me regarde, je me désole, quand je me compare, je me console »