Haïr ce que l’on est

L’homophobie ne serait-elle pas, en fait, qu’une forme de refoulement ?

Ils étaient quelques 550 personnes à marcher à Epinal, le dimanche 5 février, pour rendre hommage à Lucas, 13 ans, qui avait mis fin à ses jours un mois auparavant, après un harcèlement stigmatisant son homosexualité. Au-delà de l’insondable bêtise qui constitue les bases de l’homophobie, cet ostracisme pourrait bien avoir une origine plus inattendue. Un drôle d’instrument portant le nom barbare de « pléthysmographe pénien », inventé en 1933 est constitué d’une bande élastique permettant de mesurer les changements dans la circonférence du pénis. Des scientifiques de l'université de Géorgie ont conçu en 1996 une étonnante expérience portant sur 64 hommes se déclarant hétérosexuels.

Un résultat cocasse

Un questionnaire rempli par chacun d’entre eux permit d’identifier deux échantillons : ceux qui se montraient très critiques face à l’homosexualité et ceux affichant une bien plus grande tolérance. Après leur avoir fixé ce drôle d’appareil sur la verge, on leur projeta des films présentant des relations sexuelles entre hommes. Le résultat fut inattendu et spectaculaire : 80 % des sujets ayant affiché leur homophobie virent la circonférence de leur verge augmenter, contre 34 % des non homophobes ! Parmi les plus anti-pédés, certains seraient-ils des homosexuels refusant leur attirance pour des partenaires du même sexe, au point d’en concevoir une haine tenace pour cette orientation sexuelle ?