De quoi la pauvreté est-t-elle le nom ?

Un enfant pauvre est d’abord un enfant. Mais il souffre aussi de privations.

S’il est bien une violence sociale insupportable, c’est celle de la pauvreté qui frappe 9,2 millions de nos compatriotes, dont 2,9 millions d'enfants (1 enfant sur 5). Pourtant, nous les côtoyons tous les jours, ces mômes, dans nos accueils collectifs pour mineurs, sans forcément les identifier. Leurs familles font tout leur possible pour qu’ils ne soient pas victimes d’une discrimination qui aggrave encore leur humiliation. Juste ils ont « oublié » d’apporter la contribution financière pour cette sortie ou parfois ils ne mangent pas à la cantine. Plus que tout autre, ils doivent bénéficier de notre bienveillance, dans le respect de leur dignité.

 

Les moins

Il est des façons plus ou moins élégantes de parler du dénuement. Stéphanie Chaillou le décrit avec tact : « Ce qu’enlève la privation. Les possibles que représente la pauvreté pour celui qui est pauvre. Ce qu’il ne fera pas. Ne verra pas. Ne mangera pas. Les livres qu’il ne lira pas. La musique qu’il n’écoutera pas. Les voyages qu’il n’imaginera pas. La musique qu’il n’écoutera pas. Les maisons qu’il n’habitera pas. Les mers dans lesquelles il ne se baignera pas. Les rêves qu’il n’aura pas. Les futurs auxquels il ne songera pas. Les histoires qu’il ne racontera pas. Les avenirs qu’il n’aura pas. Toutes les pensées et les expériences qu’il ne fera pas, ne soupçonnera pas, ne saura pas » *

* « Le bruit du monde » cité par Catherine Sellenet