Action sociale en réseau

Portées et limites du travail partenarial

Evoquer la nécessaire collaboration entre les professionnels de l’action sociale est devenu au cours des dernières années un leitmotiv pour ne pas dire une litanie.
Le travail en réseau, pour évident et incontournable qu’il puisse paraître comporte sa part de lumière et sa partie obscure qu’il convient de percevoir dans toute leur complexité.
Avant de nous intéresser aux modalités d’application et aux difficultés auxquelles se heurte le travail social dans l’application du principe du travail en réseau, nous allons nous intéresser aux méthodologies d’action sociale qui mettent en œuvre ce même principe et qui pourraient bien avoir été les inspiratrices du travail en réseau.
 

De l’intervention de réseau…

Case-work, Analyse Transactionnelle, approche Systémique, travail social de Groupe ou d’Intérêt Collectif, les différentes méthodologies d’intervention se sont multipliées depuis 50 ans ... Une des petites dernières sur le marché, c’est « l’Intervention de Réseau » présentée par Claude Brodeur et Richard Rousseau dans un ouvrage datant de 1984 (1).
A la base de cette pratique, il y a deux réseaux, distincts l’un de l’autre.
Le Réseau Primaire tout d’abord qui regroupe autour de l’individu tous ceux avec qui il va interagir dans sa vie quotidienne. Ce sont les membres de sa famille, de son voisinage, ses amis, les collègues de travail, mais aussi les membres du milieu social, de la profession, de la communauté ethnique auxquelles il appartient.
Le Réseau Secondaire, quant à lui, est constitué par les Institutions Sociales (Ecole, Hôpital, Administration, ...) qui se sont appropriés la responsabilité de définir les besoins de la population.
Dans cette méthodologie d’action sociale, il s’agit de redonner au Réseau Primaire le contrôle de sa propre problématique en facilitant une prise de conscience sur ses capacités et aptitudes et en l’épaulant dans la prise en charge de la résolution des problèmes auxquels il est confronté.
Une telle méthodologie nécessite de la part de l’intervenant une disponibilité, une authenticité et une ouverture au fonctionnement collectif qui le positionnera en tant que catalyseur et révélateur et non agent d’ordre et de contrôle. Elle s’appuie sur la conviction qu’un individu accroît ses compétences, en accédant à une meilleure estime de soi, à une plus grande confiance en soi, ce qui lui permet de décupler ses capacités d’initiative et de se sentir plus apte à contrôler sa propre vie.
C’est une véritable prise de pouvoir sur soi-même à laquelle on assiste. Mais il n’y a pas là qu’une simple dimension individuelle. Si l’acquisition de nouvelles habiletés sociales permet de mieux satisfaire ses besoins et de régler ses problèmes avec plus d’efficacité, elle favorise aussi le changement de l'environnement, l’amélioration de ses rapports aux autres et une meilleure mobilisation des ressources de son entourage.
Cette démarche a trouvé un développement dans le monde anglo-saxon dans ce qu’on appelle l’empowerment
 
 

…au Family Group Conferencing…

Cette approche qui nous vient d’outre atlantique vise à rendre le groupe d’usagers capable d'analyser sa situation, de définir ses problèmes et de les résoudre. Il s’agit d’associer la population à sa propre gestion, ce qui implique un transfert de pouvoir de l'équipe d'intervention vers les usagers qui, dès lors, exercent un contrôle direct sur les décisions et les événements qui ont un impact sur leur vie quotidienne. L’aptitude potentielle tant de l’individu que du groupe à exercer des changements constructifs dans leur environnement constitue le postulat de base, tout comme la reconnaissance de l'expérience subjective des personnes considérée comme expertes de leur propre vie.
 
Illustration de cette démarche, la Nouvelle Zélande  qui a introduit en 1989, dans sa législation sur l’enfance en danger, la Family Group Conferencing,  conférence préalable à toute sanction prise par un tribunal. Cela peut concerner les situations de délinquance dans lesquels est impliqué le mineur. Le mis en cause et ses proches se réunissent en présence de la victime. Le modérateur qui gère la rencontre, demande à la victime d’évoquer son vécu du délit. Puis il demande au jeune de s’expliquer sur le pourquoi et le comment de l’acte qu’il a commis. Jusque là, rien de bien différent de ce qui se passe dans une cour de justice. Ce qui est nouveau, c’est que le mis en cause et ses proches sont invités à se retirer sur un temps privé, pour imaginer un plan de réparation qu’ils viennent ensuite présenter à la victime quand la rencontre reprend. Le résultat ? Presque tous les jeunes acceptent de participer. Le degré de participation des victimes varie entre 50 et 80%, des accords interviennent dans plus de 90% des sessions, l’exécution se fait dans plus de 80% des cas. Les degrés de satisfaction des victimes et des délinquants sont très élevés.
 
On est là dans une démarche qui consiste à s’en remettre aux compétences des populations à se prendre en main et à trouver ses propres solutions.
 
Les résultats intéressants de cette procédure ont fait tâche d’huile, des expériences ayant lieu, avec des versions adaptées de la Family Group Conferencing en Australie, Etats Unis, Canada, l’Angleterre, et récemment aussi en Hollande et en Belgique.
 
 L’empowerment constitue une approche qui inspire peu en France. Mais notre pays est à l’origine d’une toute autre approche qui pour différente qu’elle soit, semble s’abreuver aux mêmes sources : les échanges réciproques de savoirs entre usagers incités à se faire bénéficier mutuellement de leurs compétences réciproques (RERS).
 
 

Les réseaux réciproques d’échange et de savoirs

Les modalités d’organisation et de fonctionnement des Réseaux d’Echange Réciproques de Savoirs s’appuient sur un certain nombre de principes.
Premier principe: chacun sait quelque chose et peut le transmettre (il faut le temps nécessaire, on procède par tâtonnements, par essais et erreurs, mais cela est toujours possible). Il faut arrêter de considérer les individus à partir de leurs manques, de leurs difficultés ou de leurs handicaps. Tout au contraire, il faut mettre en avant leurs richesses, leurs compétences et leurs savoirs et considérer leurs points faibles comme autant de besoins qu’il s’agit de combler.
Deuxième principe essentiel, celui de la réciprocité. Certains ont pu se spécialiser dans une position de plutôt recevoir et d’être aidé, d’autres de donner et d’aider. Au sein des réseaux, personne n’est seulement celui qui offre ou celui qui demande, celui qui apprend ou celui qui transmet, celui qui vérifie ou celui qui applique, celui qui initie ou celui qui assiste. L’échange de savoirs implique qu’on soit tour à tour à chacune de ces places, puisqu’on est à la fois consommateur et pourvoyeur de ressources.
Troisième principe, celui de la médiation. L’échange implique d’entrer en relation avec l’autre, de l’apprivoiser (et de se laisser apprivoiser). Ce qui se joue alors relève de la négociation : chacun va parler de ce qu’il offre ou de ce qu’il attend, accepter ou non de modifier ses propositions pour permettre que l’échange de savoirs ait effectivement lieu. Chacun doit se sentir libre d’accepter ou non. La convivialité n’est pas obligatoire : si on est là pour apprendre, on n’est pas obligé de s’aimer.
 
Transmettre son savoir interpelle les méthodologies traditionnelles d’intervention sociale et ce à plus d’un titre. 
A commencer par la logique verticale du travail social liée à sa structuration institutionnelle alors que les Réseaux se basent sur une logique horizontale qui favorisent les contacts entre les individus.
Ensuite, se pose la question de l’action visant à vouloir insérer les autres, ce qui tend à les transformer en objet, alors que le Réseau en plaçant la personne en situation de s’approprier par elle-même les moyens de ses compétences, la considère comme sujet.
Encore, cette volonté de vouloir changer l’autre qui constitue une tentative de prise de pouvoir sur celui-ci, alors que savoir qu’on peut arriver à savoir sans dépendre pour cela de l’autre, c’est aussi échapper à son pouvoir.
Enfin, cette prise de distance et ce refus de l’affectif qui constituent la base de la professionnalité dans les métiers du social et qui semblent faire bien mauvais ménage avec la parité et l’égalité prônées par les Réseaux. Ce sont là des contradictions qui ont permis de dynamiser l’intervention sociale, obligeant celles et ceux qui y étaient confrontés à s’interroger sur leurs pratiques et leurs attitudes quotidiennes.
 
L’utilisation du réseau dans l’action auprès des populations en difficulté a débouché sur l’organisation en réseau du travail social lui-même.
 
 

Le travail en réseau

Depuis quelques années une nouvelle méthodologie de travail a progressivement émergé, issue de la confrontation aux nouvelles pathologies comme le Sida ou au développement de la grande pauvreté. Ces nouvelles problématiques ont considérablement brouillé les approches traditionnelles d’un appareil sanitaire et social devenu au fil des années de plus en plus spécialisé, complexe et indéchiffrable. Face à la dissolution des frontières professionnelles, il s’est avéré nécessaire d’adopter des démarches bien plus transversales qu’on a désigné sous le terme de réseau.  La notion de réseau recouvre plusieurs réalités qu’il ne faut pas confondre.
Entre professionnels, le réseau peut prendre d’abord la forme de cette orientation fréquente d’un usager que pratique un travailleur social en direction d’un collègue pouvant fournir un service complémentaire au sien.
Mais cela peut être aussi cette approche qui désigne la constitution de réseaux d’action plus élaborés de professionnels partageant tous le même projet ciblé et qui décide de mettre leur réflexion et leur effort en commun pour mieux résoudre le problème d’un usager.
Quelles que soient ses déclinaisons, la démarche de réseau s’appuie sur la même nécessité que ressentent des individus, à un moment donné, d’établir des échanges et des collaborations devant le constat que la résolution de leurs problèmes dépasse leur capacité isolée à y faire face seul. Le fonctionnement en réseau s’est mis en place comme outil et lieu de communication et de collaboration entre des acteurs hétérogènes.
On se lie pour  se compléter. On étudie les dysfonctionnements mais aussi les avancées, on met en commun les informations, on développe une culture commune.
Cette technique d’intervention professionnelle possède bien des avantages. A commencer par la relance d’une solidarité entre intervenants qui privilégie la synergie et la coopération sur les relations verticales (qui segmentent en autant de services concurrentiels).
Autre bénéfice pour les professionnels : des souplesses, des marges d’autonomie et d’initiative ainsi que des opportunités d’innovation.
Quant à l’usager, il se trouve propulsé au centre de l’action.
Bien sûr, il existe des risques de dérive.
Cette coordination peut déboucher sur une forme abusive de contrôle social, faisant sortir l’usager de l’opacité à laquelle il a droit.
La force acquise par le réseau des intervenants peut affaiblir les réseaux primaires.
Sans compter la dépendance de cette forme d’intervention à l’égard des personnes qui l’animent : qu’elles viennent à changer de poste et le réseau peut disparaître.
Il est important de préciser que le réseau est une réalité qui échappe complètement au contrôle des différents services impliqués. Il dérange les liaisons hiérarchiques et le mode de management classique. Il s’oppose diamétralement au fonctionnement vertical, et s’appuie sur une logique horizontale. Il implique le rejet du centralisme.
L’enrôlement dans ses rangs ne peut passer que par l’intéressement préalable et la persuasion qu’il y a un intérêt à y adhérer.
C’est, avant tout, une structure ouverte fonctionnant sur la base du maillage qui unit ses composantes.
Le réseau est marqué par deux caractéristiques : sa dimension largement informelle (il est appelé à disparaître en cas de non-activation des liens) et la labilité des relations (aucun engagement ne peut durablement lier les partenaires).
Il se distingue du traditionnel travail d’équipe qui est trop souvent orienté vers l’élaboration d’une seule et unique représentation, chacun cherchant à convaincre l’autre de la validité de son point de vue pour le voir adopté comme position finale. Le réseau, quant à lui, est bien plus respectueux des positions de chacun. Il accepte les différences d’interprétation et permet à chacun de conserver la plénitude de ses missions et de ses légitimités, tout en lui permettant d’être compété par la spécificité que proposent respectivement les partenaires auxquels il s’articule.
C’est pourquoi, le travail de réseau ne se décrète pas. Il peut juste être favorisé en soutenant ce qui s’est déjà mis en place spontanément ou en créant les conditions favorables à son émergence.
Loin des injonctions, il y a donc une place pour un travail de partenariat qui soit librement consenti, avec toutes les fragilités que cela suppose. Jamais acquis une bonne fois pour toute, toujours à reconstruire, cette dynamique conditionnelle n’est-elle pas finalement l’un des meilleur moyens de respecter la spécificité de chacun et d’éviter toute instrumentalisation ?
Le travail en réseau a toutefois du mal à se développer dans notre pays. On ne peut que constater un double mouvement contradictoire. Chaque profession, tout en reconnaissant le besoin de coopération n’a de cesse de revendiquer la spécificité et l’originalité de son approche. Il y aurait toute une recherche à effectuer pour bien distinguer ce qui relève du pur corporatisme (les distinctions au sein du travail social sont une particularité largement hexagonale, à peu près inconnues à l’étranger) et d’une authentique offre de service différenciée proposée aux usagers.
 
 

Ce qui s’oppose à la pratique de réseau : la pensée binaire

Notre mode de pensée est trop souvent basée sur la logique binaire.
Ce système de résolution de problème s’est imposé dans notre quotidien, dans nos rapports avec les autres, dans l’appréhension de nos difficultés.
Nous avons d’abord pris l’habitude d’isoler les éléments constitutifs d’une problématique les uns des autres (alors qu’ils forment un tout), de les relier ensuite dans un rapport étroit de causalité (or, il n’y a qu’en mathématique qu’il n’y a pas 36 solutions à un problème), pour enfin les opposer (comme s’ils ne pouvaient être qu’irréductibles).
C’est blanc ou c’est noir. Une position est vraie ou fausse. Une attitude est juste ou injuste. On est coupable ou innocent. On est pour ou contre. C’est oui ou c’est non.
 
Une telle méthodologie présente de nombreuses limites, notamment quand on l’applique aux relations humaines.
Tout un chacun peut, en effet, s’en apercevoir assez facilement : la réalité ne se laisse pas si facilement enfermer dans des enveloppes aussi étroites.
Entre le blanc et le noir existe toute une palette de nuances de gris qu’il est utile d’essayer d’identifier afin de répondre, au mieux, aux situations que nous vivons.
Loin d’isoler les différentes dimensions des phénomènes, il est essentiel de prendre en compte leur aspect multidimentionnel.
Il faut penser la réalité au travers à la fois de l’évènement et de son contexte, à la fois de sa continuité et de ses discontinuités, à la fois de la solidarité des ses parties et de leur conflictualité.
C’est là ce qu’on appelle la pensée complexe (dont l’étymologie complexus signifie en latin « tissé ensemble » et complexere « embrasser »).
On n’est plus dans la logique disjonctive du « ou » propre à la démarche binaire, mais dans la logique conjonctive du « et ».
On voit bien comment la logique binaire peut s’opposer au travail de réseau, chacun cherchant, face à ses partenaires, à imposer sa position jugée seule juste.
 
 

Ce qui s’oppose à la pratique de réseau : secret professionnel

Autre obstacle à cette dimension organisationnelle : le secret professionnel 
Rappelons ce que précise l’article 226-13 du code pénal : un certain nombre de professionnels a l’obligation de taire « les informations à caractère secret » dont ils sont « dépositaires, par état, profession, mission ou fonction » sous peine de sanctions pénales (un an d’emprisonnement et 15.000 €uros d’amende).
Deux cas permettent de sortir de cette contrainte.
Le premier concerne l’information des autorités judiciaires, médicales ou administratives des privations des sévices ou des atteintes sexuelles dont seraient victime un mineur ou un adulte qui ne serait pas en capacité de se protéger.
Le second s’adresse aux professionnels de la santé ou de l'action sociale qui informent le préfet du caractère dangereux pour elles-mêmes ou pour autrui des personnes qui les consultent et dont ils savent qu'elles détiennent une arme ou qu'elles ont manifesté leur intention d'en acquérir une. Cette deuxième exception a  été introduite à la suite de la tuerie intervenue le 26 mars 2002 au sein du conseil municipal de Nanterre, un déséquilibré ayant tiré sur les conseillers réunis dans la mairie.
Comment expliquer cette contrainte du secret professionnel ?
La première source de cette contrainte est à rechercher dans le Code Civil qui préserve tout individu de l’intrusion dans son intimité : « chacun a droit au respect de sa vie privée » affirme son article 9.
Mais, au-delà de ce droit individuel, le secret professionnel constitue aussi le fondement de toute une méthodologie professionnelle. Au cours de son action auprès des familles, l’intervenant social va nécessairement être mis au courant des faits intimes, liées à leur vie privée. Il ne peut accompagner un usager que si une relation de confiance s’est établie, librement consentie, dénouée de tout contrôle. Si ce dernier devait craindre que les confidences qu’il peut être amené à faire pouvaient être divulguées, il se refuserait de se confier et l’accomplissement des missions de l’intervenant deviendrait impossible.
Le secret professionnel est de ce fait non seulement une obligation légale et morale, mais aussi la condition indispensable au bon déroulement du  travail social.
 
Le travail de réseau implique la question du partage de l’information. Ce sujet  avait déjà fait l’objet d’un débat parlementaire au moment de la refonte du Code Pénal, en 1992. La crainte de voir le secret professionnel fragilisé a finalement convaincu le législateur de renoncer à ce partage. Sans valeur légale, cette pratique est néanmoins courante. Elle pose à l’évidence un problème éthique : comment articuler l’obligation du secret avec la transmission d’informations nécessaire pour mener à bien l’action au bénéfice des personnes aidées ?
La solution consiste à se poser à chaque fois un certain nombre de questions : la transmission de telle information est-elle vraiment utile pour la famille ? Est-ce nécessaire pour un meilleur travail de chacun ou de tous ? Qu’est-ce que cette révélation apporte pour le sujet ? 
 
 

Epilogue

Comme on peut le constater, le travail de réseau provoque des résistances et des oppositions dont il faut tenir compte.
Il implique une remise en cause pour chacun de ses propres pratiques professionnelles, en les plaçant sous le regard critique de conflictualité d’approches.
 
 Il nécessite aussi que chacun sorte de son pré carré, de ses étroites préoccupations de service, mais aussi de ses missions.
 
Et puis, il y a l’indispensable abandon d’une approche dominante qui doit faire place à une concertation entre les différents angles de compréhension de la personne : aider à rechercher une solution et à mettre en œuvre des propositions, ce n’est pas les imposer, mais balayer le champ des possibles, repérer les limites des interventions de chacun et s’enrichir des connaissances et des expériences des autres.
 
Mais, ce dont il s’agit, c’est bien d’arriver à une véritable coopération, non de récuser les spécialités de chacun ou d’aboutir à la confusion des rôles et des repères.
 
Finalement, la clé du déblocage est peut-être dans la référence aux seuls intérêts qui vaillent : le bénéficiaire.
 
Pour autant, l’action combinée autour de l’usager n’est pas sans poser, comme nous l’avons vu, des problèmes éthiques. Imaginons-nous, couches moyennes, objet d’une rencontre entre notre bailleur, notre banquier, notre médecin et notre assureur pour étudier une demande de crédit. Ils nous feraient pourtant bénéficier d’un exemplaire travail de réseau. Mais l’accepterions-nous.
 
Réalité complexe et contradictoire donc qui ne va pas de soi et qui mérite un regard critique.

 

Bibliographie :

►     « L’Intervention de Réseau: une pratique nouvelle » Claude Brodeur et Richard Rousseau, Edition  France-Amérique, 223 p., 1984
►     « Travail en réseau et territoires d’action » Cahiers de l’Actif, n°324/325, 2003
►     « Travailler en réseau. Méthodes et pratiques en intervention sociale » Philippe Dumoulin et all, Dunod, 2003, (270 p).
►     « Tutelles et réseaux. Changer les pratiques médico-sociales » Françoise Charrier et all, érès, 2005.
  

Jacques Trémintin – Août 2006