Mémoire courte

Il n’y a pas longtemps, la fashosphère nous menaçait des pires malédictions. Notre pays allait être ruiné par des flux migratoires incontrôlés. Le « grand remplacement » menaçait les français de souche bientôt submergés par des populations étrangères. Notre civilisation était, ni plus ni moins, menacée dans ses racines chrétiennes par des valeurs barbares dévastatrices. Et puis, voilà que des millions d’ukrainiens déferlent sur l’Union européenne, 100 000 d’entre eux étant attendus dans l’hexagone. Une formidable solidarité tant institutionnelle que citoyenne se déploie pour leur venir en aide. Curieusement, les fantasmes sur l’invasion des réfugiés se sont évanouis. Les divagations sur le péril d’un exode sans limite se sont évaporées. Les cris « on est chez nous » s’étouffent dans des gorges serrées par l’émotion. Bien-sûr, la réputation de notre pays en a pris un coup, depuis tant d’années de politique inique, à l’image du refus de la « France des droits de l’homme » d’accueillir 200 de ses enfants croupissant dans les camps syriens. Au point que la rumeur court en Ukraine à propos de ces volontaires qui se portent au-devant des civils fuyant la guerre : ce serait des proxénètes venant faire leur marché, en promettant une vie meilleure ! Cet authentique élan de bienveillance tiendra-t-il dans le temps ? Rappelons-nous l’accueil des 120 000 boat people du sud est asiatique en 1979, le rapatriement du million de français d’Algérie entre 1962 et 1965, le refuge offert aux 465 000 espagnols fuyant le franquisme en 1939 … Une fois intégrés, la xénophobie s’était reportée sur les populations migrantes suivantes. Y compris chez certains des descendants des vagues précédentes, n’hésitant pas à déplorer à leur tour qu’« on accepte quand même un peu trop d’étrangers en France ». Avant que l’ostracisme ne reprenne du poil de la bête, rendons hommage à cette hospitalité et à cette humanité qui rendent fier d’appartenir, ne serait-ce qu’un instant, à cette nation.

 

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1314 ■ 28/03/2022

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Comprendre la protection de l’enfance - Découvrez l’ASE comme jamais auparavant !

Ce livre démystifie l’Aide sociale à l’enfance (ASE) en répondant à 100 idées reçues. Plongez dans les aspects historiques, juridiques, sociologiques et psychologiques de cette institution essentielle. À travers les éclairages sur le fonctionnement, les objectifs, les limites et les évolutions de l’ASE, ce livre est une ressource précieuse pour tous ceux qui veulent en savoir plus sur cette administration clé de la protection de l’enfance. Découvrez les pratiques professionnelles, les défis quotidiens et les avancées de l’ASE à travers des réponses courtes, détaillées et précises.

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« Aujourd’hui à la retraite, Jacques Trémintin a accepté ce défi et il sait de quoi il parle, cette institution, il lui a consacré près de trente ans de sa carrière professionnelle. Il en connaît les arcanes, les moindres recoins. Il en connaît les hommes et les organisations, il a soutenu ses ambitions, s’est heurté à ses contradictions. Il a côtoyé tant d’enfants que ces enfants font désormais partie de lui. Il le dit lui-même, il s’est trompé parfois, il a essayé souvent, mais jamais il n’a triché. » (Extrait de la préface de Xavier Bouchereau, ancien éducateur spécialisé en AEMO, chef de service éducatif)

 « 100 idées reçues sur l’aide sociale à l’enfance » Jacques Trémintin, Éd. EHESP, 2024, 313 p.

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« Bienvenue sur le site de Jacques Trémintin, travailleur social qui n’a cessé d’écrire. Référent à l’aide sociale à l’enfance de 1992 à 2020, partie prenante de Lien Social de 1995 à 2023, contributeur au Journal du droit des jeunes de 1995 à 2017, pigiste dans le Journal de l’animation depuis 1999… l’accompagnement des enfants et familles, le maniement de la plume ou du clavier, l’animation de colloques ou de formations répondent au même plaisir de transmettre. Ce que fait aussi ce site, dont le contenu est à libre disposition à une seule condition : savoir garder son esprit critique et ne rien considérer d'emblée comme vrai ! »

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