Entre facteur conjoncturels et structurels

Notre école semble prise d’une véritable épidémie : le syndrome de la phobie scolaire. La psychiatrie a trouvé à ces manifestations d’angoisse irrépressible une désignation scientifique : le « refus scolaire anxieux ». Régulièrement, cette discipline produit une description clinique venant expliciter un nouveau dysfonctionnement psychique. Souvenons-nous du « trouble déficitaire de l’attention avec prédominance de l’hyperactivité » (TDAH) surgi de nulle part et produisant une explosion de la consommation de Ritaline passée de 26 000 boîtes en 1996 à … 627 767 en 2018 ! Ce même TDAH, dont une étude récente réduit de dix-sept fois l’impact épidémiologique supposé quelques années auparavant ! Nulle intention ici de nier l’objectivité du mal-être spectaculaire et particulièrement invalidant de la phobie scolaire. Sachons toutefois nous prémunir d’une dérive récurrente : renvoyer à une origine essentiellement individuelle et familiale des problématiques sociétales. Bien sûr, les causes de cette pathologie sont diverses et multiples, les unes amplifiant les autres, sans que l’on puisse toujours démêler l’écheveau des facteurs déclenchants. Pourtant, ce symptôme pourrait bien nous renvoyer en miroir à nos dysfonctionnements : si l’école n’était pas aussi élitiste, sélective et compétitive, tournée avant tout vers l’écrémage et l’élection des élèves en vue de la reproduction de la hiérarchie sociale, ces derniers ne ressentiraient sans doute pas autant de stress à s’y rendre et autant d’appréhension à s’y investir, alors même que la responsabilité de leur destin leur est intégralement imputée, hors de tout déterminisme social.

 

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1319 ■ 07/06/2022

A chacun de vos passages sur la page d'accueil, un choix aléatoire de textes archivés s’affiche :
Guelamine Faïza - Terrorisme
dans Interviews
« La radicalisation est le symptôme d’une problématique bien plus globale » Faïza Guélamine ne considère pas que la radicalisation constitue une situation spécifique dont la gestion échapperait aux compétences du travail social. A condition, toutefois, qu’on lui donne les moyens d’intervenir en prévention et qu’on n’attende pas de lui la mission impossible d’extraire une pensée radicale d'un...
Handistar 2008 - Carentoir (56)
Scène ouverte aux manifestations artistiques issues du monde du handicap, le festival Handistar propose début juillet sa huitième édition. Dans la mouvance des lois de 2002 et 2005, une claire volonté politique a été affichée de favoriser l’accès des personnes porteuses de handicap à l’art et à la culture du monde des valides. Les questions d’accessibilité ont même fait l’objet d’une charte ...
CAT de la ferme du Magné 2
L’intégration par le sport passe aussi par le sport intègre L’aventure de la Transat AG2R pourrait n’être qu’un faire-valoir, une opération de prestige pour une association sanitaire et sociale intéressée avant tout par sa renommée et sa réputation. Il n’en est rien. Cette opération n’est que la partie visible et spectaculaire d’un iceberg qui comporte une masse impressionnante d’efforts et d’énergie...
IME Marie Moreau - St Nazaire (44)
Discrimination positive ou compensation du handicap ? Proclamée « année européenne des personnes handicapées » par la Commission européenne, 2003 a aussi été consacrée  par le Premier ministre « Grande cause nationale du handicap ». Au-delà des commémorations, que propose de neuf notre société face au handicap ? Il en va des institutions comme des êtres humains : les fêtes et les anniversaires ...
Du rêve à la réalité
Quand on est valide, rien de plus simple que de programmer un voyage touristique : catalogues et agences de voyages foisonnent. Quand on est lourdement handicapé, c’est plutôt mission impossible. Pourtant, ce qui relevait jusqu’alors de l’utopie a pu prendre forme, grâce à une association de Saint Nazaire : « du Rêve à la Réalité ». Pour une personne souffrant d’un handicap lourd, la vie est...
Délinquance et prévention - Allemagne
La construction européenne devient année après année une réalité intangible. Espérée par les uns, crainte par les autres, l’enjeu est de taille. Va-t-elle symboliser le triomphe d’un libéralisme réduisant le social au plus petit dénominateur commun des pays de la communauté? Ou, au contraire, va-t-elle ouvrir la voie à une amélioration globale des conditions de vie? Le débat est ouvert... et...


Mes livres

En mars 2023, j’ai publié aux éditions érès « Fragments de vie d’un référent ASE ». J’y décrivais, à travers 157 vignettes, le quotidien d’un professionnel de cette administration en charge dans notre pays de la protection de l’enfance 




En septembre 2024, j’ai publié aux éditions EHESP « 100 idées reçues sur l’Aide sociale à l’enfance ». Je tentais de répondre à des idées reçues, des préjugés et des contre-vérités ambiantes portant sur cette administration



En décembre 2025, je publie chez Chronique sociale « 50 nuances d’enfants en danger ». Je me lance dans de pures fictions, inspirées par ma pratique professionnelle, dans lesquelles je décris des idéal-types des situations les plus fréquentes rencontrées en protection de l’enfance. Je mets en scène un(e) mineur(e) ou jeune accompagné(e) est son accompagnateur ou accompagnatrice, chacun(e) décrivant de sa place la situation vécue. Il s’agit bien de propos imaginés, ils sont réalistes avec des personnages inventés mais crédibles.


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« Bienvenue sur le site de Jacques Trémintin, travailleur social qui n’a cessé d’écrire. Référent à l’aide sociale à l’enfance de 1992 à 2020, partie prenante de Lien Social de 1995 à 2023, contributeur au Journal du droit des jeunes de 1995 à 2017, pigiste dans le Journal de l’animation depuis 1999… l’accompagnement des enfants et familles, le maniement de la plume ou du clavier, l’animation de colloques ou de formations répondent au même plaisir de transmettre. Ce que fait aussi ce site, dont le contenu est à libre disposition à une seule condition : savoir garder son esprit critique et ne rien considérer d'emblée comme vrai ! »

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