Ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain

Le 28 janvier 2009, un rapport parlementaire a proposé d’inscrire l’inceste dans le code pénal. Un tel projet doit être reçu avec prudence. C’est le code Napoléon de 1810 qui a laïcisé les pratiques sexuelles : plus aucune d’entre elles ne devait pouvoir être qualifiée de délit ou de crime, dès lors qu’elle relevait d’un choix privé et qu’elle était consentie entre partenaires adultes. Cette dépénalisation ne concerne ni les mineurs, ni les personnes vulnérables que la loi protège (et c’est fort bien ainsi), tout comme les outrages sur la voie publique. L’inceste constitue un terrible fléau qui affecte un million de personnes dans notre pays. Ce qui pose problème aujourd’hui, ce n’est pas tant la carence de la législation pour réprimer ces agressions, que l’absence de moyens pour les prendre en charge, les classements sans suite par manque de preuve et dans une bien moindre mesure (mais ça existe) les fausses allégations. Cela fait deux siècles que la loi ne se mêle plus de la façon dont les citoyens entendent parvenir à l’orgasme, dans l’intimité de leur vie. Déroger à cette règle, en y citant l’inceste, c’est créer un précédent et prendre le risque de voir pénaliser un jour des singularités sexuelles jugées perverses : bestialité, sado-masochisme, fétichisme, flagellation etc... Rappelons que l’interdiction de l’homosexualité n’a été abolie dans notre pays qu’en 1982 et que 80 des 200 pays membres de l’ONU continuent à la criminaliser.

 

Jacques Trémintin – non paru février 2009

 

 

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La souffrance d’une victime
dans Articles
Il est des témoignages que l’on doit accueillir avec humilité et respect. Celui de Bruno Questel en fait partie. D’une voix hésitante, le visage ravagé par la souffrance, son émotion risquant à tout moment de le submerger, il se refuse à détailler ce qu’il a subi à 11 ans de la part d’un ami de ses parents. Il a voulu à 40 ans de distance parler « pour toutes celles et tous ceux qui subissent ». S'il a ...
Une loi en trompe l’œil
Le 22 juillet, le Sénat votait dans les mêmes termes que les députés la semaine précédente, une nouvelle dérogation au secret médical dans les situations de violence faites aux femmes. L’article 226-14  du Code pénal prévoyait déjà deux dérogations à l’obligation du secret professionnel et aux sanctions inhérentes à sa divulgation. Premier cas de figure :  celui de « privations ou de sévices, y compris ...
Nous sommes tous des migrants
Confrontés à la crise des migrants, que devons-nous faire ? Au-delà des conditions indignes dans lesquelles sont acculés des milliers d’êtres humains, se pose un questionnement historique, économique et éthique. L’histoire de l’espèce humaine n’est faite depuis qu’elle existe que de migrations. Né en Afrique, l’Homo Sapiens ne s’est pas contenté de rester dans son berceau. Rassemblés en petits ...
Qu’en sera-t-il demain ?
Voilà le texte de mon intervention lors de la « Conférence du confiné » diffusée le mercredi 29 avril 2020et visible ICI Qu’en sera-t-il demain ? Avant de parler de l’après épidémie, il est important de rappeler l’avant. Je vous propose de faire un bon en arrière de quarante ans et de nous remémorer ce qui s’est passé dans les années 1980. A l’issue de la crise pétrolières et industrielles qui ...
Protection de l’enfance - Belgique
Le triomphe de la négociation La Belgique ne se réduit pas à une pépinière d’artistes qui nous a fourni Brel, Hergé ou Simenon. Ce pays a accompli au cours des vingt dernières années une véritable révolution de son système de protection de l’enfance. De quoi inspirer notre hexagone ? Voir … La protection de l’enfance est en France l’objet de toutes les attentions : plusieurs rapports rédigés à la...
Des convictions face aux pièces à charge
Comment réagit un praticien de la protection de l’enfance, spectateur de la soirée de France 3 sur l’ASE, le 16 janvier 2018 ? On ne peut passer à côtés de grossières erreurs. Comme affirmer que les familles d’accueil ne bénéficieraient d’aucune formation, alors que le Diplôme d’état d’assistant familial est devenu obligatoire …depuis 2006 ? Comme déplorer que l’on refuserait aux enfants placés ...




Comprendre la protection de l’enfance - Découvrez l’ASE comme jamais auparavant !

Ce livre démystifie l’Aide sociale à l’enfance (ASE) en répondant à 100 idées reçues. Plongez dans les aspects historiques, juridiques, sociologiques et psychologiques de cette institution essentielle. À travers les éclairages sur le fonctionnement, les objectifs, les limites et les évolutions de l’ASE, ce livre est une ressource précieuse pour tous ceux qui veulent en savoir plus sur cette administration clé de la protection de l’enfance. Découvrez les pratiques professionnelles, les défis quotidiens et les avancées de l’ASE à travers des réponses courtes, détaillées et précises.

Ce livre s’adresse principalement aux professionnels de l’action sociale et aux étudiants, mais il intéressera également les journalistes, universitaires, décideurs politiques, enfants et familles confrontés à l’ASE, ainsi que tout public désireux d’approfondir ses connaissances sur ces dispositifs souvent méconnus. Un ouvrage essentiel pour lever le voile sur cette institution discrète mais cruciale.

« Aujourd’hui à la retraite, Jacques Trémintin a accepté ce défi et il sait de quoi il parle, cette institution, il lui a consacré près de trente ans de sa carrière professionnelle. Il en connaît les arcanes, les moindres recoins. Il en connaît les hommes et les organisations, il a soutenu ses ambitions, s’est heurté à ses contradictions. Il a côtoyé tant d’enfants que ces enfants font désormais partie de lui. Il le dit lui-même, il s’est trompé parfois, il a essayé souvent, mais jamais il n’a triché. » (Extrait de la préface de Xavier Bouchereau, ancien éducateur spécialisé en AEMO, chef de service éducatif)

 « 100 idées reçues sur l’aide sociale à l’enfance » Jacques Trémintin, Éd. EHESP, 2024, 313 p.

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« Bienvenue sur le site de Jacques Trémintin, travailleur social qui n’a cessé d’écrire. Référent à l’aide sociale à l’enfance de 1992 à 2020, partie prenante de Lien Social de 1995 à 2023, contributeur au Journal du droit des jeunes de 1995 à 2017, pigiste dans le Journal de l’animation depuis 1999… l’accompagnement des enfants et familles, le maniement de la plume ou du clavier, l’animation de colloques ou de formations répondent au même plaisir de transmettre. Ce que fait aussi ce site, dont le contenu est à libre disposition à une seule condition : savoir garder son esprit critique et ne rien considérer d'emblée comme vrai ! »

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