Le harcèlement

Entre nature et culture : le harcèlement en question

Bouc émissaire, souffre douleur, tête de turc… qui n’a jamais vécu une de ces scènes de stigmatisation et d’ostracisme qu’un enfant subi de la part de ses camarades raillant systématiquement une de ses caractéristiques physique, ethnique ou culturelle ? Chacun en rajoute, soit parce qu’il y prend un plaisir malsain, soit très souvent, parce qu’il est trop heureux de ne pas être la cible des moqueries. En janvier 2012, le ministère de l’Éducation nationale a lancé, une campagne de sensibilisation et de prévention, contre le harcèlement à l’école. Si l’on ne peut que se féliciter d’une telle initiative, on ne peut s’empêcher de penser qu’avant de combattre les effets, encore faudrait-il comprendre les causes de ces comportements. Ce que le dossier de ce moi-ci se propose de tenter d’identifier.

 
Harcèlement : état des lieux
Le harcèlement n’est pas un phénomène récent. Ce qui est nouveau, c’est le regard réprobateur que l’on porte sur ses manifestations. Ce qui était traité hier avec désinvolture, est aujourd’hui considéré avec attention. De quoi s’agit-il, exactement ?

Le harcèlement en milieu scolaire se définit comme une violence d’un ou de plusieurs élèves, à l’encontre d’une victime de leur âge ou plus jeune. L’agression peut être verbale, physique ou psychologique. La liste des formes qu’elle peut prendre est particulièrement fournie : coups, pincements, tirage de cheveux, bousculades, jets d’objets, bagarres organisées, vols, rackets, dégradations de matériel scolaire ou de vêtements, enfermements dans une pièce, violences à connotation sexuelle (voyeurisme dans les toilettes, déshabillage et baisers forcés, gestes déplacés…), « jeux » dangereux effectués sous la contrainte, insultes, menaces, chantages, pressions … Quatre constantes permettent de caractériser ces comportements, en les distinguant d’un simple chahut. Il s’agit d’un acte violent (se manifestant par un rapport de force et de domination), répétitif (se reproduisant régulièrement, durant une longue période), commis avec l’intention de nuire (cherchant donc à blesser, intimider, mettre en difficulté, et/ou ridiculiser l’autre), sur une victime sans défense (isolée, plus petite, faible physiquement et dans l’incapacité de se défendre). Le harcèlement se fonde sur le rejet de la différence et sur la stigmatisation de caractéristiques aussi variées que l’apparence physique (poids, taille, couleur ou type de cheveux), l’identité de genre (garçon jugé trop efféminé, fille jugée trop masculine, sexisme), le handicap, l’appartenance à un groupe social ou culturel particulier ou, tout simplement, des centres d’intérêts différents.

La population concernée

Selon une première enquête nationale de victimation, les risques de harcèlement physique et moral sont plus grands, en fin d’école primaire et au collège : ils concernent 11,7 %, des élèves d’école élémentaire(1) et 10 % des collégiens(2)(dont 6 % sont confrontés à une forme que l’on peut qualifier de sévère à très sévère). Le harcèlement implique une relation triangulaire entre une victime, un agresseur et des spectateurs. Le harceleur cherche à s’affirmer en dominant l’autre, par la force et l’agressivité. En l’humiliant et en le terrorisant, il dissimule, le plus souvent, un sentiment de faiblesse, une vulnérabilité ou une image de soi précaire ou dégradée. La crainte qu’il inspire à sa victime lui permet de se rassurer sur son pouvoir et de minimiser ses propres fragilités. La victime, quant à elle, est dans une position de faiblesse, de vulnérabilité et d’isolement face à un agresseur plus puissant, en force ou en nombre. Elle est souvent incapable de se défendre, refusant de dénoncer son bourreau, par peur des représailles, par honte d’évoquer ce qu’elle a vécu, par crainte de ne pas être cru ou soutenu et par volonté de se débrouiller seul et de ne pas passer pour « un gamin » ou « une balance ». Le rôle du spectateur n’est pas neutre, tant le harcèlement peut se perpétuer, s’il est soutenu et encouragé par des tiers ou cautionné par leur silence. Il peut se montrer actif, en encourageant et participant ou passif, en n’étant pas directement partie prenante, mais en ne s’y opposant pas ou en faisant semblant de les ignorer (souvent, par peur de devenir victime à son tour). Troubles anxio-dépressifs, échec scolaire ou vulnérabilité relationnelle chez la victime ; appauvrissement de l’empathie, validation de la violence, tendance à la délinquance chez le harceleur, sentiment de lâcheté et de culpabilité chez les spectateurs : le harcèlement a des effets délétères chez tous.

Source : www.agircontreleharcelementalecole.gouv.fr

1 - Source : E. Debarbieux, enquête en école élémentaire auprès d’un échantillon de 12 326 élèves au total dans 157 écoles
2 - Source : E. Debarbieux, Observatoire international de la violence à l’École. Première enquête nationale de victimation au sein des collèges publics réalisée auprès de 18 000 élèves. Octobre 2011.

Comment repérer ?
Difficile, parfois, de distinguer le harcèlement, de simples chamailleries ou taquineries entre enfants ou ados. L’important n’est pas tant ce qu’en pense l’adulte, mais ce que montre la victime. Les changements brutaux de comportement, une irritabilité, une agitation, une susceptibilité qui ne s’étaient pas manifestées auparavant, des troubles du sommeil, des manifestations liées à l’anxiété et/ou au stress (tels des maux de ventre ou de l’eczéma), des fluctuations dans les résultats scolaires, des attitudes d’isolement ou de repli sur soi, des retards systématiques, un absentéisme, des refus d’aller à l’école sans raisons apparentes doivent attirer l’attention des adultes.


Quelle prévention dans le monde l’animation ?
Distinguer les relations ordinaires, pas toujours bienveillantes, entre enfants des mécanismes de persécution et de harcèlement qui relèvent de dérives manifestes, tel est le défi que doit relever l’animateur. Sur quoi doit-il porter sa vigilance ?

Distinguer ce qui relève du supportable et de l’admissible de ce qui appartient plus à une logique malsaine et pernicieuse : telle est bien la difficulté. Les trois registres proposés ici vont être soumis à l’examen de ce qui favorise le passage du tolérable à l’inacceptable : l’humour, la dynamique de groupe et la compétition.

Les outils du quotidien …

L’animateur utilise fréquemment l’humour avec son public. Il doit juste s’adapter aux plus jeunes qui n’en saisissent pas toujours ni le sens, ni la portée. Mais, tant qu’il s’agit moins de rire de l’autre que de rire avec lui, cet humour permet de détendre l’atmosphère, de dédramatiser et de relativiser les évènements, de favoriser la rencontre avec l’autre, de transmettre un message d’une manière décalée, de désamorcer l’agressivité… Il apparaît alors comme une véritable hygiène de la relation. Autre outil quotidien de l’animateur, la constitution de groupes restreints d’enfants à qui il va proposer des activités. Cette structuration présente bien des avantages. L’être humain étant une espèce sociale qui ne peut pleinement déployer ses capacités, qu’en mutualisant ses compétences, la dynamique émergeant de tout regroupement créent une motivation, un réseau relationnel, une proximité affective et une cohésion qui produisent, si l’on sait s’y prendre, un enthousiasme communicatif à participer à des activités partagées. On retrouve notamment ces joies et ces excitations, lors des compétitions qui ne se déroulent pas seulement sur un terrain de sport. L’organisation de grands jeux ou de veillées est l’occasion de se retrouver en équipe et de vivre des moments d’une forte intensité, la poursuite d’objectifs communs nécessitant d’unir les capacités des uns et des autres pour tenter de les atteindre. Et si concourir semble corrélé avec l’envie de gagner, cela implique tout autant d’apprendre à perdre, à affronter et à surmonter l’échec, à gérer les répercussions négatives de la défaite sur l’orgueil.

… et leur perversion

Les comportements, dont nous venons de décrire la face positive, possèdent aussi une dimension bien plus sombre. Ainsi de l’humour, qui ne se contente pas toujours de la finesse et de l’esprit qui le font être tant apprécié. Quand il se transforme en persiflage ou en moquerie, en dérision ou en raillerie, il devient une arme redoutable pour attaquer l’autre, l’humilier ou essayer de le soumettre. Commettre un bon mot, souligner une situation cocasse, insister sur le côté ridicule d’une attitude doivent trouver leur limite dans le respect du à la personne qui en est potentiellement destinataire et dans le risque de lui manquer de l’égard inconditionnel qu’on lui doit. Autre dérive, celle liée aux mécanismes de ces groupes cherchant à désigner l’un de ses membres, comme bouc émissaire. Un groupe cherche toujours à se structurer autour d’une cohérence interne. Il va exercer des pressions pour que ses membres s’y conforment. Chacun se doit de se plier aux puissantes règles le plus souvent informelles fixées en interne, au risque d’être exclu ou désigné comme souffre douleur. Quant à la compétition, elle peut déboucher sur la violence et la haine de l’autre, lorsque l’objectif n’est plus dans le plaisir du jeu, mais dans la victoire qui s’obtient en surpassant par tous les moyens son concurrent. Pour prévenir le harcèlement, il faut, bien en amont de ses manifestations, être attentif aux limites entre humour et opprobre, entre dynamique de groupe et tyrannie de sa norme, enfin entre confrontation à son challenger et son élimination. C’est sur cette frontière que peut se jouer l’utilisation de la fragilité de l’autre, l’exploitation de ses faiblesses, la mise à profit de ses failles, pour le ridiculiser, le placer en quarantaine ou le transformer en concurrent à abattre.

 
Éducation cathodique
S’opposant aux fictions jugées trop artificielles, la « télé réalité » a pour prétention de nous confronter à la vraie vie et à la vérité de ce que l’existence est sensée nous réserver. L’une des constantes de ces productions, c’est l’élimination et la sélection successives, jusqu’au triomphe du meilleur. Que ce soit un jury présent sur le plateau, les spectateurs assistant à l’émission ou les téléspectateurs assis chez eux, au fond de leur fauteuil, le moment le plus prisé est celui du « vote », lorsqu’il s’agit de faire disparaître les moins méritants et de désigner le vainqueur de la compétition. Notre vie se limiterait donc à ce pitoyable combat pour vaincre l’autre ?


Une autre éducation est possible
Il est possible de confronter, dans le quotidien, les enfants et les adolescents à un autre modèle de relations humaines : considérer celui ou celle que l’on côtoie, non comme un rival à éliminer, mais comme un autre soi-même, avec qui coopérer.

Notre société se dope à la performance, à l’excellence et à la perfection. Il faut être le meilleur, se surpasser et chercher à montrer sa supériorité. Tant pis, pour ceux qui restent sur le bord du chemin. Tant mieux, car ils ne pouvaient que gêner l’ascension et la progression de l’élite des méritants. Le philosophe Thomas Hobbes a donné un fondement à cette vision de l’espèce humaine, en prétendant que « l’homme est un loup pour l’homme ». L’être humain serait naturellement dominé par son unique intérêt égoïste, guidé par un plaisir qu’il chercherait à assouvir au détriment des autres et motivé dans ses choix par le seul calcul des coûts et des avantages. Comment s’étonner que dans les cours de nos écoles et dans les couloirs de nos accueils collectifs pour mineurs, il y ait parfois des formes de harcèlement ? Avant de s’irriter ou se montrer consterné par de telles manifestations, ne faut-il pas s’interroger sur le modèle que le monde adulte offre aux plus jeunes ?

Le pouvoir de l’éducation

En réalité, nous ne sommes ni ces individus en compétition n’ayant d’autre choix, pour survivre, que de se battre les uns contre les autres, ni des êtres idéaux qui seraient totalement imprégnés du respect et de la bienveillance à l’égard d’autrui. En fait, chacun de nous, nous sommes à la fois l’un et l’autre, animés de pulsions agressives égocentriques, mais tout autant dotés de grandes capacités de compassion, sans lesquelles notre espèce n’aurait sans doute jamais pu survivre. La pérennité de la communauté humaine tient bien plus à la solidarité, l’entraide et l’empathie qui l’animent, qu’à la capacité d’auto destruction s’abreuvant à la concurrence, à la sélection et à l’élimination dont elle sait aussi faire preuve. Ce qui fait basculer du côté asocial et narcissique ou de la dimension empathique et altruiste, c’est la façon d’éduquer nos enfants. Selon que l’on privilégie l’entraînement à la rivalité ou l’apprentissage à la coopération, on n’obtient pas les mêmes résultats. Et c’est là, que le rôle de l’animateur est essentiel. S’il n’est pas l’éducateur principal de l’enfant (ce sont les parents), il prend une part non négligeable à sa maturation. Le psychologue Jacques Lecomte (voir interview) propose quatre attitudes éducatives susceptibles de faire la différence.

Changer d’attitudes

La première consiste à manifester au petit d’homme un attachement stable, sécurisant et inconditionnel, favorable au développement de sa future bienveillance envers les autres. Veiller à ce que règne une atmosphère de cordialité et de chaleur humaine au sein de la structure d’accueil peut devenir un objectif que se fixe l’équipe. La seconde attitude renvoie à la façon dont on se comporte soi-même : plus le modèle est généreux, plus l’enfant le sera également. Veiller à la sérénité des relations entre animateurs peut permettre de tranquilliser le rapport à l’enfant. Un groupe d’adultes qui s’entend bien aura une influence pacificatrice sur le groupe d’enfants. La troisième attitude fait référence à la sensibilisation de l’enfant à l’impact de ses actions sur autrui. Le punir, quand il a causé des torts à ses pairs ne sert à rien, si l’on ne cherche pas, parallèlement, à lui faire prendre conscience des conséquences nuisibles de son comportement et à on, ne l’amène pas à s’identifier émotionnellement à ses congénères. Enfin, il s’agit de l’habituer à être utile aux autres. A cet égard, récompenser systématiquement tout service rendu peut apparaître contre-productif, dès lors où cela encourage les motivations extrinsèques (l’attente d’une gratification extérieure) plus que les finalités intrinsèques (le souci altruiste envers autrui). Ces illustrations démontrent combien l’éducation s’avère déterminante, les acteurs qui s’y consacrent étant tous concernés.


La générosité, dans le cœur de l’homme
« Personne ne naît, en haïssant une autre personne à cause de la couleur de sa peau ou de sa religion. Les gens doivent apprendre à haïr et s’ils apprennent à haïr, on peut leur enseigner aussi à aimer, car l’amour naît plus naturellement dans le cœur de l’homme que le contraire. Même aux pires moments de la prison, quand mes camardes et moi étions à bout, j’ai toujours aperçu une lueur d’humanité chez un des gardiens, pendant une seconde peut-être, mais cela suffisait à me rassurer et à me permettre de continuer. La bonté de l’homme est une flamme qu’on peut cacher mais qu’on ne peut jamais éteindre »
Nelson Mandela (prisonnier politique, durant 27 ans)

 

Lire l'interview Lecomte Jacques - Psychologie positive



Ressources :

« Comment en finir avec les persécutions à l’école ? L’enfant, ni loup, ni agneau. Conseils aux parents, enseignants, éducateurs » G. Deboutte, Chronique Sociale, 1999
La brimade se distingue de la taquinerie, en ce qu’elle va bien au-delà du geste innocent, supportable et de courte durée opposant des partenaires égaux. Tout autre est cette tracasserie qui consiste, de façon persistante, à faire mal et à tenter de détruire quelqu’un… Toute une série de préjugés doivent être combattus à ce propos, comme croire que cela a toujours existé et qu’il est vain de vouloir l’éviter, que cela passe tout seul, surtout si on ne s’en même pas, que la victime provoque ce qu’elle subit, que ce sont toujours les mêmes qui endure ces souffrances (du fait de leur cheveux roux ou de leurs lunettes)… Définitions, analyses, conseils : un livre pour aider les adultes à détecter et réagir.


« Mais, qu’est-ce qui passe par la tête des méchants ? » Michel Fize, Marabout, 2009
La méchanceté est intemporelle et universelle. Aussi loin que s’étend la mémoire humaine, elle a fait partie des comportements de notre espèce. Les animaux en sont exempts, car pour se comporter ainsi, il faut se complaire dans le mal. L’intentionnalité et la préméditation seraient donc les conditions d’une perversité qui fait adopter une attitude méchante, véritable intelligence de l’agressivité. Mais, il n’existe ni de méchanceté absolue, ni de méchants nés ainsi. Il n’y a, en la matière, ni déterminisme, ni chromosome particulier : chacun(e) d’entre nous serait même un peu ou plus ou moins méchant, selon les circonstances et les moments de son existence, ayant au fond de lui un capital de malveillance dans lequel il puise au gré des opportunités. Les conduites humaines sont toujours réversibles : le méchant d’hier peut devenir bon… et inversement.


« Oui, la nature humaine est bonne. Comment la violence éducative ordinaire la pervertit depuis des millénaires » Olivier MAUREL, Robert Laffont, 2009
Olivier Maurel nous propose ici une somme de réflexions médicales, philosophiques, historiques, intellectuelles, éthiques qui bouscule bien des idées reçues. Non, le petit d’homme n’est pas naturellement poussé à l’agressivité par ses pulsions ou sa nature animale. D’ailleurs, le comportement consistant à humilier, torturer ou provoquer la douleur de son prochain ne se retrouve nulle part chez les autres espèces. Ces manifestations sont liées à un conditionnement et à une éducation qui le confrontent très tôt à la violence. L’attachement qui relie l’enfant à ses parents, pour peu qu’il soit fait de douceur, de tendresse et de sollicitude peut l’amener à reproduire la relation de bienveillance qu’il a reçue. Il ne faut donc pas se contenter de combattre la violence seulement quand elle est excessive, mais aussi quand elle est ordinaire.


« La bonté humaine. Altruisme, empathie, générosité » Jacques Lecomte, Odile Jacob, 2012
Jacques Lecomte se livre ici à un passionnant travail de déconstruction de nombreuses idées reçues qui sont généralement considérées comme des évidences. Tâche oh combien ardue, que de démontrer que l’homme n’est pas « ce loup pour l’homme » que l’on nous décrit si souvent mais une espèce essentiellement généreuse et altruiste. Pour le démontrer, l’auteur n’hésite à prendre des multiples exemples, tant dans l’actualité que dans l’histoire, en biologie comme en psychologie ou en ethnologie, démontrant que la folie meurtrière et égoïste n’est pas aussi systématique qu’on le prétend et la bonté et la bienveillance pas aussi rares qu’on veut bien le dire. La lecture de cet ouvrage est à conseiller au lecteur qui a envie de redonner ses lettres de noblesse à l’image positive de notre espèce, mais encore plus à celui qui, sceptique, reste persuadé de sa nature fondamentalement mauvaise.



Jacques Trémintin - Journal de L’Animation ■ n°132 ■ octobre 2012