Travail social
Les oubliés du confinement
DUBASQUE Didier, Éd. EHESP, 2021, 177 p.
L’impatience collective à nous sortir de cette pandémie risquerait bien de nous faire oublier les épreuves qu’elle nous a imposées. C’est pourquoi ce livre est essentiel : ce témoignage pour l’histoire constitue une balise de la mémoire auquel il sera toujours possible de se référer, à l’avenir. Didier Dubasque a procédé à une compilation méticuleuse qui, pour n’être certes pas exhaustive, n’en est pas moins des plus systématique. Reportages de presse, communiqués, tribunes, interviews, articles
L’agir pluridisciplinaire
DEPAULIS Alain, MOLAS Alain, NAVARRO Jean (sous la direction), Éd. L’Harmattan, 2021, 203 p.
Trop souvent, les disciplines restent fermées sur elles-mêmes, chacune ignorant les fondements et les logiques des autres. L’interdisciplinarité propose une intercommunication inédite qui les traverse, indépendamment et au-delà de leur cadre respectif. Cette reliance ne se réduit pas à un simple et stérile empilement de savoirs disjoints, ni à un mélange confus d’expertises. Pas plus qu’elle n’implique leur dénaturation. Faire de la clinique à
Quel monde associatif demain?
Patricia Coler, Marie-Catherine Henry, Jean-Louis Laville, Gilles Rouby, Collectif, Éd. érès, 2021, 191 p.
Le mouvement associatif propose une grille de lecture qui tourne le dos aux valeurs diamétralement opposées affichées par la dictature du marché et de la finance : protection sociale réduisant les inégalités contre logique néolibérale les creusant ; délégation de service public contre privatisation de la solidarité nationale ; démocratie, coopération et utilité sociale contre généralisation des principes de gestion comptable à l’ensemble
À quoi sert la philanthropie ?
MINOT Didier, Éd Charles Leopold Mayer, 2019, 203 p.
La philanthropie serait un engagement au service du bien commun. En fait, elle est fondée sur un paradoxe : soulager d’une main la misère qu’elle a créée de l’autre ! « Les riches ont toujours légitimé leur situation, en faisant preuve de générosité » rappelle Didier Minot (p.29). Il serait logique de concevoir que ces démarches caritatives travaillent à leur disparition. Elles ne font, en fait, que circonscrire les inégalités, pas de s’y attaquer : aucun de ces riches donateurs ne veut
Du social business à l’économie solidaire. Critique de l’innovation sociale
COLER Patricia, HENRY Marie-Catherine, LAVILLE Jean-Louis, ROUBY Gilles, Éd. érès, 2020, 331 p.
Si la conception dominante de l’innovation sociale consistait à approfondir toujours plus la démocratie, en intégrant de nouvelles formes d’expression publique des citoyens, salariés et usagers. Si elle avait pour ambition d’accompagner les initiatives et projets à vocation sociale, solidaire et écologique. Si elle était fondée sur la subordination de l’économie à des objectifs d’émancipation. Mais, ce qu’elle cherche à nous vendre, c’est
Il faut s’adapter. Sur un nouvel impératif politique
STIEGLER Barbara, Éd. Gallimard, 2019, 336 p.
Mais d’où vient ce sentiment diffus, mais généralisé, d’un retard impliquant la nécessité d’évoluer, en s’adaptant aux mutations d’un nouvel environnement instable, complètement changeant et ouvert ? Barbara Stiegler fait remonter la généalogie de cet impératif à l’américain Walter Lippmann. Sans y voir là l’unique source d’un néolibéralisme aux expressions multiples, elle met à jour une idéologie dont bien des discours contemporains semblent s’inspirer. La grande dépression des années 1930 avait
Régie de quartier et résilience
NORYNBERG Patrick, Éd L’Harmattan, 2020, 173 p.
Tout ce que le lecteur a toujours voulu savoir sur les Régies de quartier n’est bien sûr pas là, l’auteur n’ayant pas la prétention à l’exhaustivité. Mais, il pourra trouver sous la plume de Patrick Norynberg le récit enthousiaste et passionné de la naissance, de la croissance et du déploiement du « bébé » dont il est le fondateur et président. Voyant le jour à la fin des années 1990, la Régie du Blanc Mesnil a d’abord répondu, comme ses cent quarante consœurs réparties dans l’hexagone, à la
Le maintien à domicile. Une histoire transversale (XIXème -XXIème S.)
CAPUANO Christophe, Éd. Rue d’Ulm, 2021, 110 p.
L’obsession de vouloir réduire le coût de la dépendance des personnes âgées et handicapées, par leur maintien à domicile n’est pas récente. Les tentatives pour placer les publics les plus fragiles hors-les-murs ont prévalu depuis longtemps. Quand le capitalisme a imposé une nouvelle valeur humaine fondée sur la seule capacité productive de l’individu, les plus vulnérables n’ont plus eu de place dans le large éventail des activités économiques agricoles et artisanales. Ils sont devenus des
Un métier presque ordinaire - Paroles d’aides à domicile
BRICKA Blandine, Éd de l’Atelier, 2018, 159 p.
Voilà un métier qui souffre d’un intolérable manque de considération. Pourtant, confronté à la maladie, à la dépendance, à la fin de vie et à la mort, il déploie une impressionnante faculté d’observation et d’adaptation au fonctionnement singulier des personnes qu’il accompagne. Qui mieux que des professionnel(les) l’exerçant pouvaient décrire fidèlement leur quotidien ? En leur donnant la parole, Blandine Bricka rend hommage à leurs qualités hors-du-commun. Certes, travailler comme aide à
Derrière vos portes. Coulisses d’un service d’aide à domicile
MOUCHENIK Dafna, Éd. Michalon, 2018, 258 p.
Quittant un poste de fonctionnaire dans une commune, Dafna Mouchenik a décidé de créer à 31 ans sa propre entreprise d’aides à domicile. Pas vraiment pour faire des bénéfices. Reconnaissant n’avoir aucune compétence en gestion, elle finira par recruter un comptable, après avoir compris qu’à force de négliger les factures impayées, elle n’allait plus pouvoir continuer à payer ses quatre-vingt salariés. Non, ce qui l’intéresse, c’est de prendre soin des petites gens, ceux qui se montrent si