Guide de l’animateur socio-culturel

Geneviève POUJOL, Dunod, 1996, 245 p.

65 « entrées » différentes pour ce guide consacré à un secteur qui peu ou prou touche chacun d’entre nous.
Avec 3 millions d’enfants de 6/14 ans fréquentant les Centre Aérés (sans hébergement) et le million de 4/18 ans en Centre de Vacances (avec hébergement), avec les 150.000 associations sportives réunissant 12 millions de pratiquants, avec les 1572 Centres Sociaux et 1200 Maisons des Jeunes et de la Culture présents aux quatre coins du pays, avec les 450 Foyers de Jeunes Travailleurs fréquentés par 300.000 jeunes et les 3.300 foyers ruraux regroupant 200.000 militants dans 5.000 communes rurales, c’est bien extraordinaire si le lecteur n’a jamais rencontré l’un de ces animateurs.
Le boum de la profession date des années 60. C’est à cette époque que se situe l’émergence du secteur d’activité consacré à l’intervention dans et sur les loisirs et le temps libre de la population. Le nombre des animateurs s’est très vite multiplié passant de 25.000 en 1982 et 50.000 environ aujourd’hui. Aux côtés des Assistants Sociaux et des Educateurs Spécialisés, ils ont étendu leur intervention d’une vocation uniquement culturelle au secteur social de l’insertion des jeunes et des moins jeunes en voie d’exclusion ou déjà à la dérive.
Des diplômes ont été mis en place souvent en catastrophe, la reconnaissance de qualification semblant courir après la réalité du terrain. S’est ainsi établi tout un dispositif allant du BAPAAT (niveau V: BEPC/CAP) au tout nouveau DPAD (niveau II: licence) en passant  par le BEATEP (niveau IV: BAC) et le DEFA (niveau III: DEUG), ce dernier diplôme semblant être le plus sélectif et le plus difficile à obtenir (ainsi seulement 46 reçus sur 505 candidats en 1994).
Le parcours le plus classique d’entrée dans cette filière passe par les BAFA/BAFD, ces brevets permettant de travailler l’été en Centre de Vacances et de Loisirs. Par intérêt ou faute de mieux, le jeune prolonge son expérience d’animation tout au long de l’année et entre (ou non) en formation en cours d’emploi. C’est ainsi le cas de 38,3% des permanents des Centres Sociaux consultés en 1991 qui étaient titulaires de ces brevets (contre 17%pour le DEFA et 4% le BEATEP).
Mais l’animation socio-culturelle, c’est aussi l’histoire des grandes Fédérations d’Education Populaire: UFCV, Céméa, Francas qui interviennent auprès de millions d’usagers dans une logique militante.
Avec ses 100.000 équipements sportifs et ses 20.000 équipements socio-culturels, la France est amplement aménagée voire saturée. Ce qui s’impose aujourd’hui, c’est l’utilisation la plus judicieuse de ces installations.
Le ministère de la Jeunesse et des Sports qui pouvait présider à ce processus s’est trouvé dépossédé de ses attributions du fait de la décentralisation. Quant aux coordinations des différentes associations et fédérations, elles sont mises en difficulté par le désengagement de l’Etat.
L’état de lieux proposés par Geneviève Poujol passionnera tout lecteur qui s’intéresse au domaine de l’animation.
 

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°385 ■ 13/02/1997