Je voulais juste être libre

GRATIAS Claire, Éd. Le Muscadier, 2019, 212 p.

L’oppression exercée par sa mère abusive était trop forte. L’humiliation répétée était trop odieuse. L’étouffement ressenti était trop insupportable. Manon, pourtant si sérieuse et si studieuse, a fini par s’en est aller. Comme une cocotte-minute qui explose pour avoir été trop longtemps sous pression, l’adolescente s’est enfuie. Elle est partie très loin de cette maison familiale qui l’empêchait tout simplement de vivre. Les témoins se succèdent, chapitre après chapitre, pour donner leur propre perception. Sa meilleure amie, son petit copain, son enseignante principale, la conseillère d’éducation, l’infirmière, sa mère… L’itinéraire tragique est ainsi reconstitué, étape après étape et prend forme. Le déroulement des évènements, passés au scanner, montre un enchainement de circonstances avec des choix à chaque fois funestes. La dérive de Manon aurait-elle pu être évitée ? Qu’est-ce qui n’a pas bien fonctionné ? Qui aurait permis de changer sa destinée ? Les uns culpabilisent. Les autres cherchent des coupables. Il est trop tard pour revenir en arrière.

 

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1285 ■ 08/12/2020