La confiance en soi. Une philosophie

PÉPIN Charles, Ed. Allary, 2018, 216 p.

La confiance en soi résulte d’une alchimie qui combine plusieurs facteurs. Elle requière, tout d’abord, cette sécurité intérieure acquise dans la petite enfance, quand le bébé cherche dans les yeux d’autrui une figure d’attachement rassurante. Elle implique, ensuite de nous ouvrir en profondeur à l’acceptation de l’incertitude. Et, c’est bien ce va et vient permanent entre sa zone de confort sécurisante et une prise de risque qui va nous conforter à affronter l’inconnu. Se faire confiance, c’est donc bien de réussir à accueillir l’aléa, l’inattendu et l’improbable qui se présente. C’est réveiller la partie incertaine, indéterminé et insaisissable qui sommeille en soi, sans se sentir submergé ni paralysé. C’est être capable de s’écouter sans privilégier ni la raison, ni la sensibilité, sans confondre l’urgent et l’important, sans se soumettre aux vérités admises, ni aux évidences communes. Se faire confiance relève de la décision et non du choix. Choisir c’est en appeler à la raison après un examen rationnel qui réduit les contingences. Alors que décider, c’est compenser l’absence de maîtrise et de comparaison logique par l’usage de sa liberté. « Choisir c’est savoir avant d’agir ; décider c’est agir avant de savoir » (p.93). La confiance en soi est donc toujours une conquête patiente et difficile qui incite à aller à la rencontre de l’autre et à transformer les obstacles en opportunités.

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1231/1233 ■ 04/07/2018